Porsche Boxster S 2013: À conduire avant de mourir

Publié le 26 novembre 2012 dans Essais par Alain Morin
Le plaisir fait automobile: Porsche Boxster S

Tous les amateurs de voitures ont leur liste de voitures qu’ils aimeraient conduire avant de s’aligner pour la promenade éternelle. Cette liste diffère pour chaque personne mais il y a de fortes chances pour que la Porsche Boxster fasse partie des rêves de plusieurs!

C’est que la Boxster n’est pas une voiture au sens propre du terme. Elle déplace pilote et passager du point A au point B mais elle a été conçue pour autre chose : le plaisir. Son style, certes, mais aussi son moteur, sa transmission, son châssis, ses suspensions, bref, toutes les pièces qui composent la Boxster ont été développées par des ingénieurs qui n’avaient qu’un seul but en tête, procurer du plaisir au bienheureux qui la conduira. La Boxster S, encore plus sportive, rehausse d’un cran cette notion du plaisir.

Même s’il n’y parait pas, la Boxster 2013 est toute nouvelle. Étant donné qu’on ne fait jamais rien pour rien chez Porsche, il n’était pas question de modifier la voiture du tout au tout comme plusieurs autres constructeurs l’auraient fait. Que non! Les dimensions ont un peu gagné mais bien malin celui qui peut le remarquer au premier coup d’œil. Le style, les proportions et l’architecture sont demeurés les mêmes. Le moteur se retrouve donc encore au centre de la voiture, accessible uniquement par en-dessous. Par des mécaniciens spécialisés, faut-il préciser. Et chez un concessionnaire plutôt allègre sur la facturation…

Une voiture qui pardonne

La Boxster de base, avec son six cylindres à plat (Boxer) de 2,7 litres de 265 chevaux et 207 livres-pied de couple, n’est pas surpuissante mais elle possède un atout que bien peu de voitures possèdent… un phénoménal équilibre. Construite pour être utilisée aussi bien sur piste que sur route, elle se pilote au doigt et à l’œil et va exactement où son pilote veut bien l’emmener. Mieux, sur une piste elle le fait paraitre plus brillant qu’il ne l’est en réalité, une bénédiction pour un journaliste automobile…

Ça, c’était pour la Boxster de base. La livrée S est encore plus enivrante à piloter. À peine plus lourde que la Boxster tout court, la S possède un six cylindres à plat de 3,4 litres qui développe 315 chevaux et 266 livres-pied de couple. Quoi, ces chiffres ne vous épatent pas? Ils devraient. Ils sont peut-être moins impressionnants que ceux d’une Corvette ZR1 (638 chevaux et 604 livres-pied de couple), néanmoins, le poids moins élevé de la S (200 kilos) et un meilleur équilibre général, la rendent particulièrement vivante dès qu’on la pousse au-delà des limites prescrites par la loi. En fait, dans le cas de l’auteur de ces lignes, les limites humaines arrivent bien avant celles de la voiture. Et j’y pense… j’aimerais bien voir un match comparatif entre une ZR1 et une Boxster S!

La Boxter S, ce n’est pas qu’un moteur et un châssis, vous vous en doutez bien. Les transmissions sont tout simplement sublimes. L’automatique PDK (à double embrayage) se place toujours sur le bon rapport, comme j’ai pu le constater sur une piste. Les premiers tours avaient été effectués en mode D, et la boite « pensait » comme moi. Mes quelques tours en mode manuel n’ont pas été plus rapides et, au risque de passer pour un « faible », je me demandais pourquoi je m’évertuais à changer les rapports alors que la transmission le faisait au moins aussi bien que moi. Je vais en parler à mon psy.

La perfection faite automobile?

Notre Boxster S, de son côté, possédait une transmission manuelle à six rapports. Embrayage parfaitement progressif, levier parfaitement ferme, pédalier parfait pour effectuer la technique du pointe-talon. Une boite parfaite, l’ai-je mentionné? La direction? Parfaite de précision et de retour d’information grâce à un volant qui se prend parfaitement en main. En passant, la position de conduite se trouve en un clin d’œil. Les freins? Puissants à souhait pour ne pas dire… parfaits!

Lors de notre semaine d’essai, effectué majoritairement sur des autoroutes et routes secondaires, nous avons obtenu une excellente moyenne de 11,3 l/100 km. Mentionnons que ce n’est pas parce qu’on est sur une route qu’on ne peut pas jouer un peu de l’accélérateur, juste pour sentir la poussée dans le dos. Léger détail : ça roule au super, une Porsche.

Comme c’est devenu la norme chez Porsche, le moteur de la Boxster est doté d’une fonction Stop & Go qui lui permet de s’arrêter lorsqu’il n’est pas utilisé, à un feu rouge par exemple. C’est excellent pour la consommation d’essence et la conscience verte, mais s’il était un peu plus discret quand il se remet en marche (dès qu’on appuie sur l’embrayage), personne ne s’en plaindrait. La sonorité du moteur est agréable cependant, je préfère celle d’un bon vieux V8 américain en plein travail!

Vivre avec une superstar

Même si la Boxster est un biplace, la vie à bord n’est pas trop dramatique. Les suspensions sont dures, certes, toutefois le confort des sièges compense, même après plusieurs heures de route. Sièges qui, en passant, retiennent très bien les corps en virage mais qui peuvent s’avérer déplaisants pour les gens plus costauds. Si l’on retrouve deux coffres étonnamment grands (un à l’avant et un à l’arrière), les espaces de rangement dans l’habitacle font cruellement défaut. Quant aux ineffables porte-gobelets qui sortent du tableau de bord, ils ne font pas très crédibles. La visibilité vers l’arrière et vers les trois quarts arrière est pour le moins pénible lorsque le toit est relevé. Et même si notre exemplaire coûtait près de 90 000 $, on ne retrouvait pas de caméra de recul, un accessoire dont il aurait pourtant bien eu besoin. D’un autre côté, les phares sont très puissants, un atout dans une voiture rapide. Le toit en toile, pour sa part, est très étanche aux bruits et à l’eau comme j’en ai eu la preuve lors d’un passage dans un lave-auto à pression.

La Boxster 2013 fait tourner les têtes comme aux premiers jours. Évidemment, le jaune pétant de notre exemplaire attirait les regards mais même s’il avait été d’un « beige Corolla », tout le monde l’aurait remarqué quand même. Et les rares personnes qui ont eu la chance de conduire la S en sont ressorties avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles. Parce qu’une Boxster, c’est fait pour ça, pour le plaisir sur Terre.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Porsche Boxster 2013
Version à l'essai S
Fourchette de prix 56 500 $ – 73 160 $
Prix du modèle à l'essai 89 155 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 12,2 / 6,9 / 11,3 L/100km
Options Infodivertissement Bose (4410$), Groupe Premium (4290$), Porsche Torque Vectoring (PTV) (1510$), Roues de 20 pouces Carrera S (1790), Roues peintes en noir (1630$), PASM (2050$), Sport Chrono (2110$), Volant sport (290$), Ceintures Yellow Racing (390$)
Modèles concurrents n.d.
Points forts
  • Lignes d'anthologie
  • Moteur guilleret
  • Transmission manuelle exquise
  • Équilibre général indéniable
  • Toit souple réussi
Points faibles
  • Suspensions un peu dures
  • Coût indécent de certaines options
  • Espaces de rangement rarissimes
  • Redémarrage du moteur peu discret (voir texte)
  • Visibilité arrière pourrie (toit relevé)
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Rapport plaisir/consommation difficile à battre
Valeur subjective 4.5/5 Fiabilité très relevée, valeur de revente aussi
Esthétique 4.0/5 Question de goût... mais avouons que Porsche la fait bien vieillir.
Confort 3.5/5 Surprenant pour une voiture à empattement court et aux suspensions sportives.
Performances 4.0/5 Pas une bombe mais quand même très puissante.
Appréciation générale 4.5/5 Je peux mourir, j'ai conduit une Porsche Boxster S. Ah non, c'est vrai, il me reste aussi une Ferrari 458 à essayer...