Lexus ES 2014: Une Camry écolo tirée à quatre épingles

Publié le 1er janvier 2014 dans 2014 par Jacques Duval

On ne peut pas dire que les appellations des divers modèles de la gamme Lexus regorgent d’originalité ou même de simplicité. Entre LX, RX, GX, CT, IS, ES, GS et LS, c’est à y perdre son latin. Une chose est sûre, c’est que la ES dont il sera question ici est ce que l’on pourrait appeler la version « grand public ». La IS et la GS courtisent une clientèle plus jeune, tandis que la LS est en quelque sorte le porte-étendard de la gamme. Pour vous y retrouver dans cette soupe à l’alphabet, sachez qu’à l’exception de la CT200h, les berlines s’identifient à la lettre S alors que les utilitaires ont des désignations se terminant par la lettre X.

La ES est une voiture plus généraliste s’adressant à une clientèle très variée. Avant de nous attarder à celle-ci, précisons que les ingénieurs de chez Lexus ne chôment pas et que tous les modèles précités, sauf un, ont été renouvelés dans les 18 derniers mois.
Cela dit, la ES mise à l’épreuve était la 300h qui combine un moteur 4 cylindres à essence à un moteur électrique pour un total de 200 ch. Cela semble une bien maigre pitance pour une voiture d’un tel gabarit, mais on verra plus loin qu’il n’y a pas lieu d’en faire un plat. Ce groupe propulseur, en passant, est emprunté à la Toyota Camry du même constructeur. Connaissant l’expertise de cette enseigne en matière de voitures hybrides, on peut être assuré d’une fiabilité exemplaire.

Des chiffres impressionnants

Si jamais, vous êtes de ceux ou celles qui ne partagent pas l’engouement des environnementalistes pour la motorisation hybride, Lexus vous installera dans une ES 350 à moteur V6 de 3,5 litres et 268 chevaux. Vous y gagnerez en puissance, mais vous envierez les apôtres de l’hybridation qui, comme je l’ai fait, jouiront d’une consommation moyenne de 7,5 litres aux 100 km avec aussi peu que 6,4 litres aux 100 sur l’autoroute, ce qui, notamment, peut résulter en une autonomie assez remarquable d’environ 800 kilomètres. Pour une voiture de cette dimension, ce sont là des chiffres enviables. D’autant plus que les performances ne sont pas si vilaines que l’on pourrait l’imaginer. En mode sport, la Lexus ES 300h rejoint les 100 km/h en 8,1 secondes tandis que le mode éco (sélectionnable depuis une mollette devant le levier de vitesses) ne vous fera sacrifier qu’une demie seconde à ce chiffre. À vitesse moyenne, le couple est tout simplement remarquable et autorise des dépassements rapides.

Ce que j’aime des voitures hybrides, c’est ce défi perpétuel de toujours vouloir battre sa propre consommation. Dans la ES 300h, un économètre qui s’abrite dans le grand cadran central varie sa lecture selon votre façon de conduire, passant de Eco à Normal ou à Charge pour indiquer que les batteries sont en mode de régénération. Il faut savoir qu’en mode Eco, les reprises sont un peu plus molles, allongeant considérablement les temps de dépassement.

C’est d’ailleurs sur la route que l’on se rend compte que la ES s’adresse à une clientèle qui se préoccupe davantage de confort que de performances. Si le silence de roulement est pour vous une priorité, sachez que cette Camry est d’une discrétion absolue et je doute que le nombre de décibels soit beaucoup plus élevé que dans une Rolls-Royce. En revanche, le freinage d’urgence s’accompagne d’un tangage appréciable de la carrosserie. Sans être importantes, les distances d’arrêt semblent aussi plus longues que la moyenne. En virage, la voiture est aussi un peu valseuse, quoique sans exagération et en progrès par rapport aux précédentes versions. La carrosserie n’émet aucun bruit suspect, même si elle n’a pas la rigidité de ce que l’on trouve par exemple dans les voitures allemandes.

Une Camry enrichie

On ne peut s’empêcher de comparer la Lexus ES 300 à sa cousine, la Toyota Camry tant il est vrai que ces deux modèles partagent le même châssis et des mécaniques similaires. L’acheteur est en droit de se demander s’il ne fait pas une meilleure affaire en optant pour la Toyota. La différence réside surtout dans les accessoires et la présentation de la Lexus qui se démarque aussi par une garantie plus longue de 4 ans et 80 000 km comparativement à 3 ans et 60 000 km. Dans la ES, hybride ou pas, l’équipement est exhaustif et l’impression de luxe est plus marquée, que ce soit dans l’élégance du tableau de bord ou la présence d’un volant chauffant qui ne l’est toutefois qu’à moitié dans sa partie recouverte de cuir. L’ergonomie est sans reproche et la molette rectangulaire qui sert à programmer les multiples fonctions du grand écran central est un jeu d’enfant à manipuler.  

Terminons en vantant le généreux espace qu’offrent les places arrière tout en précisant que le coffre à bagages de la version hybride sacrifie une centaine de litres de volume à la présence des batteries, un détail à vérifier lors de la randonnée d’essai. À propos d’espace, je crois nécessaire d’ajouter que les rangements sont rarissimes et qu’il ne faut pas compter sur le coffre à gants qui déborde déjà de documents relatifs au fonctionnement de la voiture. 

En conclusion, à part ses performances dociles et l’absence de traction intégrale, la Lexus ES est une berline de luxe offrant un juste mélange d’habitabilité et de confort ainsi qu’une fiabilité à citer en exemple. À vous de décider si c’est la voiture pour vous.