À la découverte du Mitsubishi Outlander PHEV

Publié le 29 octobre 2014 dans Technologie par Frédérick Boucher-Gaulin
Le Mitsubishi Outlander prêt à partir. Cette couleur se nomme Argent Technique.

Mitsubishi est actuellement en train de restructurer toute sa gamme. Si la marque était autrefois connue et aimée des jeunes amateurs de performance qui associaient automatiquement la Lancer aux Evo de course qui dominaient les championnats de rallye, ce n'est aujourd'hui plus ce type de publicité qui attire les acheteurs. Désormais, c'est l'économie de carburant, les véhicules électriques et les multisegments qui amènent de l'eau au moulin. Dans l'espoir de miser sur ces trois marchés en même temps, Mitsubishi a décidé de nous offrir son Outlander PHEV, un multisegment rechargeable déjà vendu en Europe. Comme la technologie des véhicules hybrides rechargeables n'est pas du tout normalisée, chaque constructeur a son idée sur la façon la plus efficace de procéder, et Mitsubishi nous a conviés à une présentation pour nous expliquer le fonctionnement de son Outlander rechargeable.

L'héritage de la i-MiEV

Mitsubishi n'en est pas à ses premières armes dans le milieu du véhicule électrique, puisqu'il a aussi conçu la petite i-MiEV en 2009. Les ingénieurs ont ensuite tourné leur attention vers le multisegment, et ont fait le choix éclairé de marier la motorisation électrique à un moteur à essence pour plus d'autonomie. Ils ont aussi voulu équiper l’Outlander PHEV de la traction intégrale. Pour ce faire, le multisegment a droit à deux moteurs électriques, soit un pour chaque essieu. La batterie (d'une capacité de 12 kWh) est placée sous le plancher du véhicule (là où serait normalement l'arbre de transmission), ce qui donne à l'habitacle du véhicule le même espace intérieur que celui de la version à essence.

Il y a quatre façons d'alimenter lesdites batteries en énergie : on peut soit recharger l’Outlander PHEV via une prise murale de 120 V (durée de charge : 6 heures 30) ou 240 V (charge complète en 4 heures) ou encore via un chargeur rapide 440 V (qui peut redonner à la batterie 80 % de sa charge en seulement 30 minutes). Pendant qu'on roule, le freinage regénératif sert aussi à renvoyer un peu d'électricité dans la batterie. Finalement, un générateur est associé au moteur à essence de 2 litres qu'on retrouve sous le capot du véhicule. Si le besoin en électrons est trop important, l'ordinateur lancera le quatre cylindres qui se chargera de faire tourner ce petit générateur qui enverra de l'énergie non seulement aux moteurs, mais aussi à la batterie.

À l'européenne

Les véhicules que nous avons pu essayer n'étaient pas des modèles de préproduction, mais bien des Outlander PHEV vendus en Hollande (ce Mitsubishi rechargeable est d'ailleurs populaire en Europe, puisqu'il s'y en est vendu 33 000 unités depuis son lancement en 2013). Il s'agissait de modèles tout équipés appelés InStyle Navi + (d'ailleurs, ledit système de navigation croyait que nous étions en France!). On nous a prévenus que la version nord-américaine de l’Outlander PHEV serait différente, tant au niveau de la conduite que du style (il s'inspirera probablement du Outlander PHEV Concept-S). Par contre, le système électrique rechargeable restera le même.

En conduite normale, le multisegment accélère uniquement sur le mode électrique. On peut facilement suivre la circulation sans solliciter le moulin à essence. Selon la présentation, on peut s'attendre à une autonomie de plus de 52 kilomètres en se servant seulement de la puissance électrique. Pour accroitre cette autonomie, le conducteur peut utiliser les palettes situées de chaque côté du volant pour augmenter ou diminuer la force de régénération lorsque la demande en puissance est moindre. Il est possible de rouler jusqu'à 120 km/h sans avoir besoin du moteur 2 litres. Au-delà de cette vitesse, un embrayage s'active pour le relier aux roues avant. À noter que si jamais la batterie est complètement vide, le moteur à essence peut aussi s'accoupler aux roues, mais il faut que l’Outlander roule à plus de 64 km/h. En deçà de cette vitesse, le moteur ne peut pas être relié directement au train avant puisque le véhicule n'a pas de transmission à proprement parler.

Quand l’Outlander PHEV arrivera en Amérique du Nord, Mitsubishi espère qu'il sera le premier VUS 4x4 électrique à y rouler. La mise en marché est prévue pour la fin de 2015 ou le début de 2016.