Ram 1500 EcoDiesel 2014: Sur le coup de l'émotion

Publié le 23 décembre 2014 dans Essais par Alain Morin
Outre sa belle gueule, le Ram 1500 est un véhicule polyvalent.

Un des marchés les plus compétitifs qui soient en Amérique est celui des camionnettes. Ford, GM et Ram se battent avec passion pour s’approprier la moindre parcelle de terrain abandonnée ou laissée vacante par les autres.

En 1994, Dodge frappait un grand coup en dévoilant un Ram au style parfaitement macho. Je me souviens encore de l’émotion qui m’avait habité lorsque je l’avais vu pour la première fois au Salon de l’auto de Montréal (c’était avant l’Internet!). Bon sang qu’il était beau! Avoir eu les moyens financiers… La plus récente innovation a lieu sous le capot du Ram. En effet, la camionnette devient la première à offrir un moteur diésel dans la catégorie 1500. C’est le genre de truc qui fait assurément suer les concurrents.

De prime abord, il peut sembler bien peu avantageux financièrement de se procurer un Ram équipé du 3,0 litres diésel. Outre les 4 500 $ supplémentaires à l’achat, le prix de ce carburant est plus élevé de quelques sous que celui de l’essence suprême, du moins au moment d’écrire ces lignes. Heureusement pour Chrysler (Ram fait partie du groupe Fiat/Chrysler comme Dodge, Fiat, Chrysler, Jeep et Alfa Romeo), les Ram 1500 à motorisation diésel sont surtout vendus à des entreprises et entrent donc dans « les dépenses » de la compagnie. Heureusement pour Chrysler, prise deux, les particuliers qui achètent ce type de camionnettes s’en servent pour tirer de lourdes remorques ou roulottes. Le Ram mis à notre disposition était doté du dispositif d’attelage classe IV (entre 5 001 et 10 000 livres). Ainsi chargé, un Ram diésel consommera beaucoup moins qu’un autre pourvu d’un moteur à essence. Ceux qui font beaucoup de kilométrage avec une remorque ou une roulotte attachée à l’arrière peuvent y trouver leur compte.

Question de $$, de $$$ et de $ $$$

L’exemplaire que Chrysler nous a prêté était un Ram 1500 Laramie 4x4 2014 à cabine d’équipe (crew cab) et caisse de 5’ 7’’, fort bien équipé avant même l’ajout des innombrables options. À son prix de base de 53 295 $, il fallait ajouter 4 500 $ pour le moteur diésel, 1 595 $ pour la suspension pneumatique aux quatre coins, 1 295 $ pour le toit ouvrant et environ 6 000 $ en bidules divers. Ces prix sont ceux de l’étiquette fournie avec le véhicule. Certains ont été majorés depuis. Facture totale : 68 395 $ avant les 1 695 $ des frais de transport et de préparation. Parmi les bidules les plus intéressants, mentionnons l’ensemble Protection qui greffe des crochets de remorquage et des plaques de protection sous le véhicule pour 250 $ et des marchepieds à 850 $.

Le Ram est un véhicule imposant. Il est donc normal que sa cabine reflète ces dimensions. Si quelqu’un se plaint d’un manque de dégagement pour la tête, les jambes ou les coudes, en avant ou en arrière, envoyez-moi sa photo. Il faut certes lever la patte haut pour monter à bord, d’où la recommandation des marchepieds. Notre Ram était doté des espaces de rangement RamBox placés de chaque côté de la boite de chargement. Ces RamBox sont extraordinairement pratiques mais, en contrepartie, ils réduisent en certains endroits la largeur du plancher de la boite, ce qui amenuise la polyvalence du véhicule. Il ne faut pas crier au scandale non plus puisque la distance entre les puits de roue demeure sensiblement la même, RamBox ou non. Il est donc possible de transporter une feuille standard de 48 pouces de largeur sans problème.

Vive le diésel!

Le V6 diésel de 3,0 litres, le même qu’on retrouve sous le capot du Jeep Grand Cherokee, développe 240 chevaux et un impressionnant couple de 420 livres-pied. Les accélérations initiales ne sont pas très enlevantes, mais deviennent de plus en plus intéressantes à mesure que la vélocité augmente. Mon beau-frère Stéphane, propriétaire jusqu’à récemment d’un Ram 1500 doté d’un V8 Hemi de 5,7 litres s’est rapidement rendu compte de la différence de puissance (395 chevaux pour le Hemi vs 240) mais aussi du couple légèrement supérieur du diésel (420 vs 410). En fait, ce ne sont pas tellement les 10 livres-pied supplémentaires comme le fait qu’elles sont atteintes bien plus tôt (2 000 pour le diésel contre 3 950 tr/minpour le 5,7). Lors de notre semaine d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 9,9 l/100 km selon l’ordinateur de bord et 10,8 quand on calcule à la main (85,14 litres pour 784 km). C’est beau l’optimisme… Néanmoins, 9,9 ou 10,8, c’est très bien compte tenu de la puissance et du poids à transporter. Il faut également souligner que les 98 litres du réservoir d’essence peuvent durer pendant près de 1 000 km (selon notre jovial ordinateur de bord).

La transmission à huit rapports fonctionne sans anicroche. Jumelée à un rapport de différentiel de 3:55 et des pneus de 20 pouces (Goodyear Wrangler SR-A P275/60R20 qui couteront une fortune à remplacer), elle permet au moteur de ne « tourner » qu’à 1 500 tours/minute à 100 km/h. C’est bon pour l’économie d’essence et bon pour la quiétude dans l’habitacle.

Un habitacle moderne

Sur la route, le Ram diésel (vous m’excuserez de ne pas toujours utiliser le nom complet EcoDiesel) fait preuve d’un grand confort. D’ailleurs, la suspension à air est plutôt molle, bien plus que celle d’un V8 Hemi. Quand on appuie sur le bouton de démarrage, il faut attendre environ deux secondes avant que le moteur ne se mette en marche. C’est un peu déroutant au début mais il s’agit d’une caractéristique de plusieurs moteurs diésel. Dans l’habitacle, il faut vraiment prêter l’oreille pour découvrir qu’il y a une motorisation diésel sous le capot. La sélection des rapports de la transmission automatique à huit rapports se fait au moyen d’une molette. C’est propre et bien fait. Il faut seulement faire attention pour ne pas se placer en mode P lorsqu’on veut passer rapidement du D au R.

Même si le prix de notre Ram laisse songeur, il est possible de s’en tirer à bien meilleur compte si l’on reste de marbre devant la longue liste d’options. Confortable, économique à la pompe et capable de remorquer de lourdes charges, le Ram à motorisation diésel est l’une des camionnettes les plus intéressantes présentement. On a déjà hâte à la refonte en profondeur prévue pour 2017!

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Ram 1500 2014
Version à l'essai Laramie 4x4 cab. double (5.6')
Fourchette de prix 19 995 $ – 50 590 $
Prix du modèle à l'essai 42 495 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 14,6 / 9,8 / 10,8 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents n.d.
Points forts
  • Physique plaisant
  • Habitacle vaste et confortable
  • Moteur diésel frugal
  • Équipement relevé
  • Capacités de remorquage élevées (diésel)
Points faibles
  • Dimensions intimidantes
  • Coût d'achat du moteur diésel
  • Suspensions molles
  • Certaines commandes perdues dans le tableau de bord
  • Odeur nauséabonde du diésel (lors des pleins)
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Impressionnante. Du moins avec le moteur diésel. Pas mal moins impressionnantes avec le V8 5,7 Hemi...
Valeur subjective 4.5/5 Valeur de revente élevée
Esthétique 4.5/5 Une gueule mon ami, une gueule!
Confort 4.0/5 Bon sang qu'on est loin des camionnettes des années 70!
Performances 3.0/5 Pour les performances, le 5,7 Hemi est recommandé
Appréciation générale 3.5/5 Le Ram 1500 EcoDiesel forcera sans doute GM et Ford a offrir, eux aussi, un moteur diésel dans leurs camionnettes.