Le Projet Mustang et la relève

Publié le 14 janvier 2015 dans Voitures anciennes par Alain Morin
Alexandra Sevigny, étudiante à l'ÉMEMM, travaille beaucoup sur le Projet Mustang 67

Au centre du Projet Mustang, il y a évidemment notre Mustang décapotable 1967 qui passe lentement mais sûrement du statut de véritable épave à beauté mobile. Derrière cette voiture qui commence à prendre forme, il y a un autre projet : créer un cours d’initiation à la restauration de véhicules anciens. 

En mars 2013, une équipe de professionnels en restauration (de Mustang et autres) s’était rencontrée pour établir les bases de cette formation. L’heure est rapidement venue de mettre le syllabus en pratique et c’est notre Mustang qui a l’honneur d’être le premier véhicule ancien au Québec à être restauré selon les paramètres d’une formation officielle. C’est la seule façon d’intéresser les jeunes à cet aspect du métier de carrossier, car avouons-le, la relève ne se précipite pas aux portes des ateliers de restauration de voitures anciennes.

Le Projet Mustang permet à de jeunes élèves de l’ÉMEMM (École des métiers en équipements motorisés de Montréal) de découvrir l’univers de la restauration. Nous en avons récemment discuté avec Alexandra Sevigny, une étudiante débordante d’intelligence, d’enthousiasme et de potentiel.

Quand deux univers se rejoignent

Alexandra a commencé son cours en carrosserie à l’ÉMEMM en février 2014. Auparavant, elle avait étudié en arts visuels. Surprenant parcours, non? Pas tant que ça. On fait quoi en arts visuels? De la sculpture, du polissage, de la peinture, on apprend à planifier, à organiser et à concrétiser la mise en œuvre de projets. Et on fait quoi quand on restaure une voiture ancienne? 

Pour l’instant, il y a encore trop à apprendre et la jeune étudiante ne peut pas laisser aller sa créativité comme elle le souhaiterait, mais elle compte bien un jour peindre au airbrush. C’est d’ailleurs au niveau du polissage, de la peinture et du moulage de la fibre de verre que notre jeune espoir s’exprime le mieux. Ces activités demandent de la technique, et l’école est l’endroit parfait pour les apprendre. À l’autre bout du spectre, l’ajustement des portières ne semble pas avoir été sa tasse de thé. Elle n’aime pas non plus adopter des positions « tout croches » pour travailler mais, encore là, les professeurs montrent les bonnes techniques, ce qui rend cette partie du travail moins pénible et qui sauvera bien des séances en physiothérapie dans quelques années.

L’avenir, c’est aujourd’hui

Amener des jeunes à s’intéresser à la restauration de voitures anciennes, ce n’est pas seulement amener des jeunes. C’est aussi amener de nouvelles forces. À peine majeure, Alexandra manie aisément l’informatique et l’électronique et souder des circuits ne semble vraiment pas être un problème pour elle. Déjà, la jeune femme est dans son élément quand elle installe des radios d’auto, du filage électrique, etc. Dans 20 ou 30 ans, peut-être sera-t-elle une des seules au Québec à pouvoir réparer le GPS d’une Corvette 2015, devenue classique…

Au cours des prochains mois, nous vous présenterons d’autres profils de cette relève que le Projet Mustang fait éclore.