Bentley Continental 2015: Des tonnes de légèreté

Publié le 1er janvier 2015 dans 2015 par David Booth

Contrairement à bien des voitures de luxe à prétention sportive, la Bentley Continental n’est pas devenue de plus en plus grosse et embourgeoisée avec les années. C’est même le contraire : elle est plus légère, plus puissante et plus sportive qu’à l’origine (et c’est encore plus vrai dans le cas de la GT3-R de production limitée).

Les esprits critiques diront que c’est normal compte tenu de son embonpoint d’origine. Effectivement, elle avait beau compter sur 12 pistons et deux turbocompresseurs, la Continental était sérieusement pénalisée par son poids. Presque 10 ans plus tard, elle nous revient dans une déclinaison de « seulement » 2295 kg (un poids plume pour une Bentley!). Résultat : la Continental GT V8 S en version coupé ou cabriolet met seulement 4,5 secondes pour passer de 0 à 100 km. En remplaçant le W12 par un V8 de chez Audi, la cylindrée est passée de 6,0 à 4,0 litres, mais la puissance est toujours au rendez-vous : 521 chevaux et un couple de 502 lb-pi. Ce V8 produit seulement 46 chevaux de moins que le W12 de la GT de base.

Évidemment, avec un moteur puissant, tout véhicule peut devenir rapide. Mais ce qui distingue la Continental GT, particulièrement cette version V8 S, c’est sa capacité à accélérer et à se faufiler comme si elle pesait 500 kilos de moins. La S est dotée d’une série d’améliorations visant à renforcer son côté sportif. Elle a été abaissée de 10 mm, les joints de suspension sont plus serrés et les ressorts sont plus fermes (45 % de plus à l’avant, 33 % à l’arrière).

Suspensions dures, confort préservé
Avec ses amortisseurs adaptatifs, sa traction intégrale qui applique 60 % du couple à l’arrière et sa nouvelle direction électronique à assistance variable, la GT V8 S peut offrir des sensations de conduite passablement sportives si on la pilote de façon fluide. (À ce chapitre, elle fait même mieux que la version Speed à moteur W12 parce qu’elle est plus légère et sa direction est plus précise.) Évidemment, avec son poids de pachyderme, la S ne se comporte pas comme un petit coupé sport, mais elle est incroyablement agile pour une voiture de cette taille. Signalons toutefois que les ressorts plus fermes ont un effet sur la souplesse de roulement. Bien sûr, une suspension de Bentley ne sera jamais dure; disons plutôt que la V8 S ne vous dorlotera pas autant qu’une Flying Spur.

Côté aménagement intérieur, la Continental incarne l’hédonisme à l’état pur. Les cuirs sont si souples que même des gants Gucci paraissent rugueux en comparaison. Les sorties de ventilation sont en chrome véritable. Les surfaces au fini noir lustré de mon modèle d’essai semblaient provenir directement d’un grand piano de concert. Les Audi sont acclamées pour la haute qualité de leurs matériaux de finition intérieure, mais Bentley fait encore mieux.

La firme anglaise a accordé beaucoup d’attention au toit souple du modèle cabriolet. Généralement, ces toits sont supportés par cinq tiges, ce qui peut créer de légères dépressions entre chacune. Pour s’assurer que le toit conserve parfaitement l’élégante ligne d’un coupé, Bentley a installé deux tiges de support supplémentaires. Entre les revêtements intérieur et extérieur, une couche de caoutchouc veille à l’isolation acoustique.

Si gros en dehors, si petit en dedans
Le seul élément qui empêche l’habitacle de la Continental d’obtenir une note parfaite, c’est sa relative petitesse. L’aménagement de l’espace intérieur a fait un bond prodigieux depuis le lancement de la première GT il y a une dizaine d’années. Mais pour un véhicule plus lourd qu’une Porsche Cayenne, on peut dire qu’on est nettement à l’étroit. On souhaiterait notamment avoir un meilleur dégagement pour les épaules à l’avant. Quant aux places arrière, elles ne sont pas plus spacieuses que celles d’une Porsche 911.

Voilà d’ailleurs pourquoi Bentley fabrique également la Flying Spur à quatre portières, un modèle qui offre beaucoup d’espace à l’arrière. La Flying Spur utilise en bonne partie la même technologie que la Continental, notamment la traction intégrale et la transmission ZF à huit rapports. Côté motorisation, la version W12 est dotée du douze cylindres de 616 chevaux de la GT Speed. Le huit cylindres biturbo de la version V8 produit 500 chevaux. Évidemment, avec l’espace intérieur supplémentaire vient également un poids supplémentaire. La Flying Spur V8 pèse 2425 kg, mais elle accélère tout de même de 0 à 100 km/h de façon très convaincante : en 5,2 secondes seulement. En version W12, elle enregistre un temps remarquable de 4,6 secondes. La signature des Bentley, qu’elles aient deux ou quatre portières, c’est de bondir avec force et élégance.