Hyundai Genesis, un nouveau départ !

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Sylvain Raymond

Depuis plusieurs années, le constructeur Hyundai est réputé pour proposer une gamme de véhicules offrant un bon rapport qualité/prix. Récemment, le manufacturier coréen a même tenté une incursion dans le domaine des véhicules de luxe avec sa Azera, mais sans grands résultats. Il n’est jamais évident pour un constructeur qui a débuté dans les bas prix de se tailler une place au royaume des véhicules de luxe. L’image et la renommée du logo y jouent un rôle très important. Quoi qu’il en soit, le constructeur coréen renouvelle l’expérience et cette fois, ce pourrait bien être un nouveau départ.

Modèle porte-étendard du constructeur, la Genesis inaugure la nouvelle philosophie de Hyundai, soit des véhicules offrant toujours une bonne valeur mais également dotés d’une sportivité accrue. Alors que Toyota essaie depuis nombre d’années de se frotter sérieusement aux Allemands dans ce créneau, Hyundai nous arrive avec un nouveau modèle qui, contrairement aux attentes initiales, se révèle drôlement intéressant. Voilà tout un premier pas pour Hyundai qui n’a pas peur d’avoir des ambitions et pas nécessairement pour le marché des voitures économiques. Avec ses nouveaux modèles Genesis, un coupé est prévu l’an prochain, le numéro un coréen s’attaque à de nouveaux marchés et à une nouvelle clientèle. Il est toutefois important de souligner que Hyundai fabrique depuis des années dans son pays de production des berlines de luxe. Mais celles-ci n’avaient pas jusqu’à aujourd’hui les éléments pour affronter la concurrence étrangère. Mais, cette fois, on a concocté un modèle capable de s’illustrer sur notre marché.

De par sa taille et son positionnement, la Genesis prétend rivaliser avec des voitures telles la BMW de Série 5 ou la Mercedes-Benz de Classe E. Cependant, il serait utopique de croire que l’on peut se pointer dans ce créneau et détrôner ainsi de tels modèles. Le constructeur en est d’ailleurs très conscient et ses véritables conquêtes se feront beaucoup plus chez les acheteurs de Lexus ES350, de Cadillac CTS, d’Acura TL ou même de certaines Buick. Par contre, il faut avouer que la Genesis est bien équipée pour concurrencer les véhicules mentionnés. La Genesis risque aussi de sonner le glas de l’Azera, car elle en offre beaucoup plus pour un prix à peine supérieur.

Premier V8 à la sauce Coréenne

Alors que le coupé Genesis sera introduit pour 2010, on a droit cette année à la berline, une voiture offrant comme toujours une bonne valeur, mais cette fois, beaucoup plus compétitive au chapitre des performances. Deux modèles font leur entrée, se distinguant principalement par leur motorisation. La Genesis 3.8, certainement la version qui générera la majeure partie des ventes, dispose d’un six cylindres de 3,8 litres, le même que celui du VUS Veracruz. Ce moteur déploie une puissance non négligeable, soit 290 chevaux pour un couple de 264 lb-pi. Il est combiné à une boîte automatique à six rapports, la seule proposée. Bien entendu, divers ensembles d’équipement pourront rehausser le niveau de luxe à bord permettant notamment l’ajout d’un système de navigation et d’une chaîne stéréo de 17 haut-parleurs.

Pour ceux qui recherchent plus de puissance, Hyundai nous présente un premier moteur V8, le même qui équipera le Kia Borrego, un VUS classique également introduit cette année. D’une cylindrée de 4,6 litres, ce moteur développe une puissance de 375 chevaux pour un couple de 333 lb-pi. Elle est transmise aux roues arrière via la même boîte automatique qui équipe la Genesis six cylindres, mais l’étalonnage des rapports est différent afin de mieux tirer profit de la puissance supplémentaire.

Un test à l'aveugle

Afin de bien vendre sa salade, le constructeur devrait effectuer un test à l’aveugle avec la Genesis. Je suis certain que peu de gens pourraient croire qu’ils sont en présence d’une Hyundai, tant par ses lignes extérieures que par son habitacle. En fait, c’est pratiquement le cas puisque le seul logo visible à l’extérieur se retrouve sur le coffre arrière. Voilà qui force les curieux à faire le tour de la voiture pour découvrir qu’il s’agit de la dernière mouture de Hyundai, ce qui est certainement voulu de la part du constructeur. Quant à ses lignes, la Genesis est gracieuse et élégante, notamment en raison de l’attention portée aux détails et de l’utilisation massive du chrome. Seule la grille avant me paraît moins bien réussie visuellement. Du reste, les lignes semblent inspirées parfois de chez Lexus, tantôt de chez Infiniti, en passant par chez BMW. À bord, on découvre un habitacle spacieux, le tout s’expliquant principalement par les dimensions généreuses de la voiture. À ce sujet, la Genesis se retrouve pratiquement en concurrence avec des voitures telles la Classe S de Mercedes-Benz.

L’instrumentation et le tableau de bord disposent d’une bonne ergonomie alors que le choix des matériaux utilisé et la qualité d’assemblage n’ont rien à envier à ses rivales. Bref, du beau travail de la part de Hyundai. L’habitacle, très similaire en termes de qualité à ce que l’on retrouve chez la concurrence, affiche les efforts valeureux d’une compagnie qui n’a jamais été réputée pour l’éclat de ses intérieurs.

Confort et performance

Sur la route, la Genesis à moteur V6 démontre une bonne souplesse sans être anémique. Le poids inférieur du moteur à l’avant procure une meilleure répartition de poids, un élément appréciable en conduite plus sportive. De plus, sa consommation de carburant est relativement faible, un élément non négligeable par les temps qui courent. Bref, le V6 constitue un excellent choix.

La Genesis à moteur V8 surprend par sa puissance et son couple généreux. On apprécie également sa riche sonorité, surtout lorsque l’on enfonce l’accélérateur. Voilà qui est peu banal pour une voiture d’origine coréenne. La souplesse dudit moteur est bien appuyée par la boîte automatique à six rapports. Si les boîtes automatiques n’ont jamais été la grande force de Hyundai, le constructeur s’est tourné cette fois vers ZF pour le fournir la transmission, la même utilisée par d’autres constructeurs de luxe. Le résultat est probant : elle est efficace et répond promptement à chaque changement de rapport. Il ne manque peut-être que des palliers derrière le volant afin de s’amuser un peu plus avec la voiture. En conduite plus poussée, le surcroît de puissance apporté par le moteur V8 dote la voiture de prestations plus dynamiques et malgré la présence d’une direction électromécanique dans ce modèle, on a un bon sentiment de contrôle.

Sa suspension manque d’un peu de fermeté afin de bien contenir les transferts de poids, mais comme dans le cas de la Genesis V6, on y gagne en confort sur route. C’est une question de goût. Le véritable défi de la Genesis n’est pas de rivaliser avec la concurrence. Elle dispose de pratiquement tous les arguments nécessaires en plus d’être offerte à un prix plus que favorable. Son défi réside plutôt dans sa capacité à changer la perception que l’on a de Hyundai et à ce dernier de se faire accepter parmi les constructeurs plus renommés. Plusieurs constructeurs s’y sont cassé les dents, ce qui confine nombre de modèles intéressants à des diffusions beaucoup plus limitées. La perception est un élément drôlement important !

Seul l’avenir nous le dira si ce défi a été relevé de belle façon. Il faut toutefois se souvenir que pour plusieurs acheteurs plus jeunes, les débuts « économiques » de cette marque leur sont inconnus et ils n’ont que pour réputation de Hyundai celle d’un constructeur de voiture solide, fiable et offrant beaucoup à prix compétitif. On oublie trop souvent qu’une marque comme Samsung dans le domaine de l’électronique était considérée comme Hyundai à ses débuts sur notre marché. Aujourd’hui, elle est l’une des principales références en téléphonie cellulaire de par le monde. Et la compagnie LG vendait ses produits sous le nom « Goldstar » et ceux-ci étaient identifiés à des éléments bon marché. C’est sans doute à la lueur des succès des autres multinationales coréennes que Hyundai a décidé d’avoir des ambitions plus élevées.

FEU VERT

Style agréable
Prix compétitif
Finition soignée
Freinage mordant et efficace

FEU ROUGE

Image de prestige à définir
Grille avant un peu terne
Modèle V8 peu distinctif