Mercedes-Benz Classe SL 2018: Les grandes dames se décoiffent

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Marc Lachapelle

Depuis qu’elles n’ont plus à jouer les sportives, avec l’apparition des coupés et roadsters AMG GT, les SL peuvent assumer pleinement leur personnalité véritable de grand-tourisme de luxe. Ces élégants et imposants roadsters à toit rigide rétractable ont sans doute atteint leur apogée sous leur forme actuelle, définie lors de leur dernière métamorphose. À leur sixième génération en six décennies, ce sont vraiment les grandes dames de la marque Mercedes-Benz.

Il y a belle lurette que les SL ne correspondent plus au sens premier de leurs célèbres initiales qui signifient sportlich-leicht en allemand, ou sportive légère, dans la langue de Vigneault. Même si elles se sont allégées de 125 à 140 kilogrammes grâce à la coque autoporteuse presque entièrement faite d’aluminium, dont elles ont hérité lors de leur dernière refonte complète en 2013. Sans compter la rigidité supérieure de cette architecture.

Le Guide de l’auto avait alors opposé cette SL, présentée comme plus sportive, à une nouvelle Porsche 911, qui se voulait plus confortable et raffinée, dans le cadre du match des sportives publié dans l’édition du même millésime. La SL 550 du match s’était bien débrouillée, même sur le circuit. C’est toutefois encore sur la route, en conduite plus souple, qu’elle s’était révélée sous son meilleur jour, allégée ou pas. C’est là qu’elle pouvait donner toute la mesure de son confort, de sa douceur et de son raffinement, avec un silence de roulement impressionnant.

Lifting et mises à niveau réussis

La SL 550 a été ravivée, l’an dernier, par une série de retouches. Elle a pris un coup de jeune, entre autres, avec une partie avant redessinée qui comprend un capot plus sculpté, des prises d’air agrandies et une grille de calandre parsemée de points argentés qui lui réussit particulièrement. Sous les blocs optiques plus grands sont également installés des phares à diodes (DEL).

Ces attributs sont essentiellement partagés avec la SL 450 qui s’est ajoutée à la série SL l’an dernier. Plus accessible, ne serait-ce qu’un peu, la nouvelle venue est propulsée par un V6 biturbo de 3,0 litres et 362 chevaux qu’on retrouve aussi sous le capot des AMG C 43, entre autres. Plus légère d’une soixantaine de kilos, la SL 450 affiche en outre une répartition de poids avant/arrière parfaite de 50/50% alors qu’elle est de 52/48% pour celle qui se place un cran au-dessus d’elle dans la hiérarchie des déclinaisons.

La SL 550 partage également, avec la SL 450, une nouvelle boîte de vitesses automatique à neuf rapports. Cette salutaire mise à niveau a aiguisé ses réflexes et ses réactions, même lorsqu’on roule en mode Confort, le mode de conduite par défaut. Là encore, cela en dit beaucoup sur le caractère et sur la vocation première des SL. N’empêche que le goût de la performance et l’influence des magiciens de la division AMG ne sont jamais loin. Si l'on aime l’automobile le moindrement, on ne se lasse jamais du rugissement sec que crachent les grands embouts d’échappement de la SL 550 à chaque démarrage.

Charme classique

Le dessin de l’habitacle et du tableau de bord a quelque chose de « vintage », si on le compare aux modèles plus récents chez Mercedes-Benz. Et ça n’a rien de désagréable. Parlons plutôt de design classique. L’écran central, par exemple, est beaucoup plus petit que ces immenses tablettes que le constructeur allemand a été le premier à planter au milieu du tableau de bord. Il est par contre net et permet de naviguer entre les différents menus, à l’aide de la petite molette installée à la droite du petit sélecteur électronique de la boîte de vitesses. Les cadrans clairs, les grandes buses d’aération rondes et le volant gainé de cuir, dont la jante bien charnue est plate au bas, sont d’autres cadeaux signés AMG.

En mode Confort, la SL 550 roule dans un silence quasi parfait, sur une route le moindrement lisse, et garde son aplomb sans trépigner, sur une route plus bosselée, bien que sa direction soit un peu floue et que l'on sente toujours son poids. Elle se resserre de manière perceptible, tout comme la suspension, son accélérateur devient plus sensible et la boîte de vitesses maintient le V8 à des régimes plus élevés. En mode Sport+, tout ça grimpe encore d’un cran et c’est franchement trop, sauf sur une route très serrée ou sur un circuit.

Tous ces éléments se retrouvent évidemment, en concentration plus forte, sur les AMG SL 63 et SL 65. La première est d’ailleurs assez redoutable sur un circuit, malgré son poids, là encore. Dans toutes les SL, il suffit par contre de quinze secondes pour filer à ciel ouvert dans une cabine sans la moindre turbulence. Et ça, aucune autre voiture ne le fait mieux.

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