La piste de course de Mont-Tremblant fermera-t-elle aussi ses portes?

Publié le 2 octobre 2018 dans Actualité par Olivier Beaulieu

Au cours de l’été, les amateurs de course automobile ont dû encaisser des coups durs. Récemment, l’Autodrome St-Eustache et SRA Karting à St-Roch-de-l’Achigan ont annoncé la fermeture de leurs pistes respectives suite aux difficultés financières et/ou aux pressions des citoyens de l’arrondissement qui se plaignent du bruit généré par les voitures. Maintenant, c’est au tour de la piste de course du Mont-Tremblant de voir son avenir possiblement s’embrouiller.

Récemment, une demande en recours collectif a été déposée devant les tribunaux. Tous les résidents étant établis à trois kilomètres autour de la piste sont touchés par ce recours. Selon les informations rapportées par l’équipe de Radio-Canada, on parle de 4 200 personnes concernées. On y demande d’indemniser les résidents affectés, à la hauteur de 2 500 $ par personne par année, pour les « troubles et inconvénients », ce à quoi on ajoute 5 000 $ en dommages punitifs.

Ce recours repose sur l’argumentaire du bruit excessif et envahissant causé par les activités du circuit. Certains résidents affirment enregistrer une pollution sonore suffisamment importante pour en être incommodés. Jim Iredale, un résident situé tout près de la piste, affirme « […] j’ai pris un niveau de 80 dB, je suis à 750 mètres. Quand on est au travail, on est obligé de mettre un équipement pour la santé et la sécurité de nos oreilles [à partir de 55 dB]. Alors ici, dans ma cour, je n’ai pas ça. Je ne suis pas pour me promener dans mon jardin avec une protection pour le bruit ».

Ce à quoi l’avocat du Circuit du Mont-Tremblant, Me Louis P. Bélanger, rétorque : « ces gens-là sont venus s'installer à 500 mètres d’une piste de course... c’est comme si vous alliez vous installer sur une rue qui est au bout d’une piste à l’aéroport et après vous vous plaignez du bruit des avions. La loi dit que vous devez aussi accepter les inconvénients normaux de voisinage en fonction des usages locaux. La piste fait partie du paysage récréotouristique de Tremblant depuis 1964. »

Cette tendance aux recours judiciaires et aux plaintes civiles visant la fermeture des pistes suscite la colère et la frustration des amateurs de sports automobiles. Bertrand Godin, animateur, chroniqueur et instructeur de conduite automobile, soutient dans une entrevue accordée à la société d’État qu’« on perd de plus en plus de circuits automobiles. C’est vraiment dommage. Ceux qui font de la vitesse sur les circuits, ils vont sur les circuits. Et non pas sur les routes. Lorsqu’on dit aux jeunes que les routes ne sont pas des pistes de course et qu’on ferme les pistes de course, on a un problème. »

À l’heure qu’il est, la Ville de Mont-Tremblant accepte le circuit tel qu’il est et affirme qu’il fait partie du paysage touristique de la région. Le Circuit du Mont-Tremblant est actuellement à la source de cinq conflits devant les tribunaux.