Lotus Elise / Exige / Evora, une randonnée, ça vous dit ?

Publié le 6 août 2009 dans 2010 par Antoine Joubert

Si le marketing de Lotus était un tant soit peu présent au Canada, on pourrait certainement attirer les acheteurs en leur présentant un slogan mémorable comme : « Exigez l’Elise Evorandonnées en voiture resteront à jamais gravées dans votre mémoire ». Bon, vous doutez de mes talents de publicitaire ? J’en conviens, c’est un peu tiré par les cheveux. Néanmoins, il est vrai qu’au Québec, plusieurs propriétaires d’Elise et d’Exige se rassemblent au cours de l’été pour sillonner les routes avec un seul objectif, avoir du fun !

Bien sûr, les propriétaires de Lotus au Québec ne courent pas les rues, puisque seulement trois concessionnaires autorisés ont pignon sur rue au Canada. Au Québec, il n’y en a qu’un, situé à Montréal. Il est donc facile de comprendre pourquoi les Lotus se font si rares. Depuis l’arrivée de l’Elise en 2005, il se vend en moyenne une quarantaine d’unités par an au Québec. Selon le concessionnaire, quelques acheteurs proviennent d’autres provinces, mais la plupart résident au Québec. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, rares sont ceux qui utilisent leur Elise/Exige sur circuit. Les gens affectionnent le fait de conduire un véhicule totalement différent de tout ce qui roule, et ce, malgré les sacrifices que l’Elise exige (oh, quel talent !) en matière de confort et de luxe. Certains propriétaires sont à ce point passionnés par leur bolide qu’ils les utilisent toute l’année durant. Évidemment, vous vous doutez que cette voiture n’a rien d’une Subaru et que ses qualités hivernales sont pratiquement inexistantes.

L’Elise, c’est évidemment un coup de cœur esthétique. Sa carrosserie en composite ne vieillit pas et affiche un style aussi racé qu’unique. Son style est certes plus radical lorsqu’il est question de l’Exige, cette dernière étant notamment pourvue d’un toit fixe avec prise d’aération, d’un imposant becquet arrière et d’une jupe avant plus accentuée. Bref, l’Exige, c’est l’affaire des puristes.

Oubliez luxe et confort

Vous avez la BMW Z4 dans la mire et vous pensez qu’une Elise pourrait aussi vous plaire ? Oubliez ça ! Non seulement l’Elise n’est pas confortable, mais son niveau de luxe est réduit au minimum. Ici, pas de volant inclinable, de régulateur de vitesse ou de climatisation automatique. Quant à la radio Clarion, on en trouve de pareils exemplaires au rabais chez Future Shop... L’Elise est à ce point dépourvue de luxe qu’on va même jusqu’à offrir en option le porte-gobelet et la prise pour iPod ! La sellerie en cuir est elle aussi optionnelle, s’accompagnant de divers panneaux intérieurs et de moquettes qui autrement sont inexistantes.

Au volant, l’absence d’un siège à dossier réglable et d’une colonne de direction inclinable et télescopique ne dérange aucunement. La position de conduite est optimale, bien sûr, dans la mesure où votre gabarit n’est pas excessif. Se glisser à bord de la voiture avec fluidité tient toutefois de l’exploit, surtout si vous ne prenez pas soin de reculer le siège au maximum avant d’en sortir ou d’y entrer.

Tu m’épateras toujours, Toyota !

Si ce slogan publicitaire s’appliquait mal aux produits Toyota que l’on promouvait à l’époque, on peut en revanche affirmer que la motorisation issue de ce constructeur est franchement exceptionnelle dans cette Lotus. Qu’importe la version, on propose un quatre cylindres de 1,8 litre à calage variable des soupapes qui, hormis la version de base, s’accompagne d’un compresseur volumétrique. Selon la version, la puissance varie de 189 à 257 chevaux, ce qui vous en conviendrez est exceptionnel pour une voiture pesant autour de 900 kilos. Il en résulte donc des performances exotiques qui n’ont pas leur pareil.

Prendre la route avec ce bolide, c’est accepter de faire une croix sur le confort. L’insonorisation est inexistante et chaque petite imperfection de la chaussée est vivement ressentie. Le contact direct avec la chaussée, la très grande rigidité structurelle ainsi que le ronronnement accentué du moteur offrent d’ailleurs l’avantage de vivre de belles sensations de conduite à vitesse légale, ce que les Z4, 370Z et Boxster ne peuvent faire. Et si vous décidez de la pousser, alors là, attention ! Vous découvrirez une voiture au comportement très incisif, avec une absence totale de roulis, un effet de survirage semblable à celui d’une monoplace et une puissance de freinage à faire rougir la plus performante des Porsche. Bref, la voiture procure un plaisir inégalé, délaissant cependant toute forme de raffinement. Quant à son prix, il explique en partie pourquoi les Elise se font si rares.

En terminant, un petit mot sur l’Evora qui devrait franchir les portes des concessionnaires d’ici décembre. Ne possédant rien d’une Elise, elle propose un niveau de luxe nettement plus élevé, affichant une très belle finition intérieure et des gadgets dernier cri comme la navigation et la connectivité Bluetooth. Offrant quatre places assises, dont deux limitées à l’arrière, elle se déplace au moyen d’un V6 Toyota de 3,5 litres, celui-là même qui loge sous le capot de la Camry. Lotus a toutefois pris soin de développer une boîte manuelle à six rapports pour l’accompagner, histoire que le plaisir soit au rendez-vous. Pesant 1 350 kilos, elle devrait franchir le 0-100 km/h en 5 secondes, et procurer des sensations de routes tout aussi exceptionnelles, mais différentes de celles de l’Elise. Quant à son prix, il devrait osciller autour de 90 000 $, étant actuellement annoncé à 75 000 $ US.

Et il ne faut pas oublier non plus que cette Lotus de nouvelle génération a été conçue pour permettre à des gens de 1M80 de pouvoir prendre place confortablement derrière le volant. Jusqu’à présent, il fallait pratiquement avoir la taille d’un jockey pour se sentir à l’aide dans une Lotus.

Feu vert

Nouveaux moteurs
Aptitudes sur et hors route impressionnantes
Cuirs somptueux
Bonne capacité de remorquage

Feu rouge

Fiabilité encore à prouver
Prix élevé
Consommation toujours élevée
Forte dépréciation