Stirling Moss nous a quittés

Publié le 12 avril 2020 dans Course automobile par Julien Amado

Le pilote automobile Stirling Moss est mort aujourd’hui. L’homme qui a connu les voitures de course les plus dangereuses dans les années 1950 et 1960 est finalement décédé dans son lit à l’âge de 90 ans.

Surnommé le « champion sans couronne » à cause de son immense talent qui ne sera jamais concrétisé par un titre mondial en Formule 1, Moss va terminer second à plusieurs reprises (entre 1955 et 1958) sans jamais réussir à gravir la dernière marche.

Entre 1951 et 1961, il a participé à 66 Grand Prix et en a gagné 16. Équipier de Fangio en 1955, il avait fait parler de lui au Royaume-Uni puisqu’il allait piloter une voiture allemande, une Mercedes! La Seconde Guerre mondiale était encore dans toutes les mémoires et cela passait mal à l’époque.

Pourtant, Moss va offrir un plaisir immense à son public cette année-là, en remportant le Grand Prix de Grande-Bretagne 1955. En lutte féroce avec Fangio, Moss réussit à lui ravir la première place sur le fil. Mais ce dernier s’est toujours demandé si Fangio ne l’avait pas laissé gagner pour lui offrir cette victoire devant les siens. Si tel est le cas, le pilote argentin a emporté ce secret avec lui…

Mais la plus belle victoire de Moss n’a pas eu lieu en F1. Il l’obtient en remportant les Mille Miglia 1955, une course italienne longue et très dangereuse au volant d’une Mercedes 300 SLR.

Aux 24 Heures du Mans, son meilleur résultat sera une nouvelle dois une deuxième place. Sa plus belle occasion était peut-être en 1955 avec Fangio comme équipier. En très bonne position pour l’emporter, l’équipe Mercedes se retire de la course peu de temps après le terrible accident de Pierre Levegh dont la voiture s’envole dans les tribunes.

Resté dans l’ombre de Fangio en Formule 1, il échoue ensuite face à Mike Hawthorne en 1958. Victime d’un grave accident à Goodwood lors d’une course hors championnat en 1962, il frôle la mort et passera beaucoup de temps à l’hôpital.

De retour en piste l’année suivante, il constate avec lucidité qu’il n’est plus le même pilote sur la piste et que ses réflexes sont moins aiguisés qu’avant. Il continuera tout de même à piloter jusqu’en 2011, à l’âge vénérable de 81 ans.