Honda Clarity - Faire Volt face

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

Avec la disparition de la célèbre Chevrolet Volt qui a en quelque sorte ouvert le bal des voitures hybrides rechargeables, Honda est actuellement en situation pour faire volte-face en accaparant de grandes parts de marché. Maintenant, LA question : le souhaite-t-on vraiment? Parce que le constructeur nippon ne donne aucunement l’impression de vouloir mettre les efforts nécessaires à la promotion de cette automobile à la fois si laide et si technologiquement géniale, qu’est la Clarity.

En effet, cette berline aux lignes bizarroïdes intègre une technologie qui se rapproche de celle de la dernière Chevrolet Volt, abandonnée par GM en fin d’année 2018. En gros, un moteur à essence et un moteur électrique travaillant de pair avec une batterie de 17 kWh, permettent d’obtenir sur papier, 77 kilomètres d’autonomie électrique. Après quoi, le mode hybride entre en fonction, le moteur à essence ne servant principalement que de génératrice pour alimenter la batterie. Cependant, à l’inverse de la Volt, il arrive que le moteur à combustion achemine directement sa puissance aux roues avant, surtout dans un contexte autoroutier. Qu’à cela ne tienne, cette berline peut très certainement faire l’aller-retour au travail sans jamais recourir à l’essence, tout en ayant une autonomie vous permettant de voyager où bon vous semble, sans contrainte.

Une sur trois

Du côté des États-Unis, la Clarity était jusqu’ici offerte avec trois choix technologiques. D’abord, en version Plug-In, comme la nôtre, mais aussi en configuration 100% électrique, laquelle a toutefois été abandonnée au cours de l’année de 2020. Puis, dans certains États, on propose également une version alimentée par hydrogène. Écoulées à environ 20 000 unités en 2018 sur le marché américain, les ventes de la Clarity ont hélas chuté à 11 654 en 2019. Chez nous, 65% des ventes canadiennes étaient pendant ce temps effectuées au Québec, seule province à accorder un crédit gouvernemental combiné atteignant 13 000 $. Les concessionnaires québécois affirment d’ailleurs de façon générale qui leur aurait été possible de vendre beaucoup plus d’unités si le constructeur avait offert davantage d’allocations. Or, avec un objectif d’environ cinq ou six ventes annuelles par concession, on se demande réellement où se situe l’intérêt du constructeur à poursuivre l’aventure. En attendant, la Clarity est étiquetée à un prix vraiment alléchant, soit à compter de 36 000 $, taxes, transport et tous frais inclus. Vous pourriez aussi demander un financement sur six ans pour environ 560-570 $ par mois. Et si l’envie d’une sellerie en cuir et de quelques babioles supplémentaires vous prend, il vous faudra ajouter 4 000 $ à la facture, vous donnant ainsi accès à la version Touring, esthétiquement identique.

Affichant des dimensions comparables à celle de l’Accord, la Clarity est une voiture spacieuse, confortable et dont l’aménagement intérieur a été finement étudié afin d’accommoder quatre occupants, avec un cinquième au besoin. On peut d’ailleurs souligner l’excellent confort des sièges ainsi que la quantité très généreuse de compartiments de rangement, s’apparentant à ce que l’on retrouve dans le CR-V.

Bien sûr, la présentation intérieure est un brin austère, avec cette omniprésence du gris et du noir... Comme contraste esthétique, Honda nous sert cependant une finition en suédine ainsi que des appliques en bois cendré, qui apportent un peu de chaleur dans cet environnement plutôt froid. Heureusement, l’ergonomie y est remarquable. L'écran central est similaire à celui de la Civic, à la différence de ce bouton de volume traditionnel, qui brille ici par son absence. Puis, si l’espace de chargement est plutôt restreint , sachez qu’il est possible de rabattre les sièges à la façon 60/40, la voiture profitant aussi d’un bac de rangement de sous-plancher.

Au fil des kilomètres…

79,3 kilomètres. Voilà donc la distance que j’ai pu parcourir en mode 100% électrique, et ce, sans conduire avec un œuf sous l’accélérateur. Une autonomie exceptionnelle pour une voiture dont le comportement étonne tout autant. Bien sûr, ne pensez pas y retrouver le plaisir d’une Audi S4, mais les performances sont très honnêtes, au même titre que la tenue de cap et l’aplomb en virage. Même le freinage impressionne, ce qui n’a jamais été la force des produits Honda, encore moins lorsqu’il est question d’une voiture à vocation écologique.

Quant à sa consommation moyenne passé le cap du mode électrique, elle oscille autour des 5 litres aux 100 km. Alors voilà, une voiture qui grâce à sa technologie pourrait certainement trouver beaucoup plus d’adeptes au Québec. Certains rebrousseraient sans doute chemin en raison de sa silhouette particulière, mais pour les autres, il faudra que Honda leur laisse au moins la chance d’y avoir accès. Car jusqu’ici, nombre d’acheteurs ont dû repartir bredouilles, pour cause de non-disponibilité du modèle. Dommage. 

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