Toyota Sienna - Chrysler en rêve

Publié le 1er janvier 2022 dans 2022 par Antoine Joubert

La voici, la nouvelle fourgonnette de premier rang du marché. La plus populaire, la plus convoitée, la plus écoénergétique. Du moins, en excluant la Pacifica hybride rechargeable, que les concessionnaires Chrysler n’écoulent pourtant qu’au compte-gouttes. Sans l’ombre d’un doute, ces derniers pleurent la disparition de la Dodge Grand Caravan, qui leur permettait de demeurer largement en tête des ventes du segment. Or, l’imbattable réputation de fiabilité de Toyota aura eu raison de cette Pacifica, trop chère, et sur laquelle le constructeur ne semble pas mettre les efforts nécessaires à son succès.

Toyota ne peut donc que jubiler face à cette situation, elle qui propose depuis l’an dernier une nouvelle formule bien différente du modèle sortant. En effet, la nouvelle génération de la Sienna est désormais dotée d’une motorisation hybride de série. La même qui se cache sous le capot du RAV4 et de la Venza. Une mécanique capable de maintenir une moyenne de consommation d’à peine 6,5 L/100 km, même en optant pour le rouage intégral. Parce qu’en plus de l’hybridation, Toyota propose aussi cette option, qui permet d’obtenir un produit très intéressant.

La concurrence

Il n’existe désormais plus que quatre fourgonnettes sur le marché, si l’on excepte le Ford Transit Connect, à la diffusion confidentielle. La Honda Odyssey et la nouvelle Kia Carnival, ne proposent qu’un V6 avec les roues motrices avant. Dans la famille Chrysler, on peut soit obtenir le rouage intégral, soit l’hybride, les deux ne pouvant pas être jumelés. Toyota peut donc se taper sur les cuisses en constatant que Honda et Chrysler perdent du terrain, pendant que Kia, bien que très sérieuse, poursuit sa route avec une formule traditionnelle.

Évidemment, on troque ici un V6 pour un 4 cylindres qui n’a certainement pas la douceur ou la souplesse d’un moteur à 6 cylindres. La puissance maximale combinée de 245 chevaux ne rejoint pas non plus celle de la compétition. Cela dit, rares sont ceux qui se procurent une fourgonnette dans l’optique d’obtenir les meilleures accélérations. Fait intéressant, la Sienna conserve malgré son passage à l’hybride une capacité de remorquage (3 500 lb), permettant ainsi de transporter la famille et la tente-roulotte.

Soyons francs, la Sienna n’est pas la fourgonnette la plus agréable à conduire. La direction manque de précision, la sonorité mécanique est plutôt quelconque et l’insonorisation, bien qu’améliorée, n’est pas encore au niveau de la Pacifica ou de la Carnival. Consolez-vous en vous disant qu’il s’agit du prix à payer pour rouler dans une fourgonnette capable d’accueillir huit occupants, tout en ne consommant guère plus que la dernière Toyota Yaris. En somme, une économie de carburant annuelle d’environ 1 300 – 1 500 $ par rapport à une fourgonnette traditionnelle à essence, sans compter l’impact environnemental.

La Sienna se décline en huit versions. Certaines offrent le nécessaire acceptable pour une famille d’aujourd’hui, alors que d’autres jouent la carte du luxe. On ose même la « sportivité » avec une version XSE chaussant des pneus de 20 pouces et adoptant une suspension plus ferme. Imaginez ! Heureusement, elles bénéficient toutes d’un environnement bien aménagé, ultra polyvalent, et d’un poste de conduite dont l’ergonomie est sans faille. Certes, on lui préfère encore les systèmes d’infodivertissement offerts chez Chrysler et Kia, mais il ne s’agit pas ici d’un irritant. Puis, inutile de vous mentionner qu’en matière de sécurité, Toyota a mis le paquet. Tout pour protéger ceux qui vous sont chers, avec une technologie qui hélas se montre parfois trop intrusive. Surtout en ce qui concerne ce régulateur de vitesse dit intelligent, qu’on préfère souvent ne pas utiliser.

Abuser de son succès

Au moment d’écrire ces lignes, il y a pénurie de Sienna. Les concessionnaires ne peuvent suffire à la demande, ce qui oblige les consommateurs à patienter des mois et à être conciliants en matière de couleur et d’équipement. Dans un tel contexte, Toyota en profite de manière presque abusive en proposant la Sienna à compter d’un peu plus de 42 000 $ (transport et préparation inclus), facturant de surcroît des taux de financement et de location dignes d’une autre époque.

Bien sûr, on peut se targuer d’offrir la fourgonnette non enfichable la plus écoénergétique, la moins coûteuse en entretien et probablement la plus fiable, mais n’est-il pas exagéré de proposer des taux de financement ou de location à 5 ou 6%? Remarquez, Honda n’offre guère mieux avec sa viellissante Odyssey, mais il est clair que l’option d’un financement alternatif (marge de crédit hypothécaire ou autre) peut ici valoir la peine. Cela étant dit, il est clair que l’achat d’une Sienna, nonobstant sa facture, demeure le plus rationnel qui soit. C’est la raison pour laquelle elle se trouve au sommet de la catégorie.

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