Grand Prix: « À Trois-Rivières, c’est magique »

Publié le 4 août 2022 dans Course automobile par Journal de Montréal

Par Louis Butcher

Trente ans après y avoir participé pour la première fois, Jacques Villeneuve renouera avec le Grand Prix de Trois-Rivières en fin de semaine, une course qui, comme son père Gilles, lui a servi de tremplin pour atteindre les plus hauts sommets en course automobile.

Arrivé la veille d’Europe, le champion du monde de Formule 1 en 1997 s’est familiarisé hier matin avec la voiture qu’il pilotera dans la série NASCAR Pinty’s, à l’occasion d’essais privés organisés au circuit ICAR de Mirabel.

Villeneuve a effectué une vingtaine de tours à bord du bolide préparé par la réputée écurie Dumoulin Compétition. Sans vraiment pousser la note. C’est ce qu’on appelle « une mise en œuvre » pour déterminer la bonne position de conduite, et notamment l’emplacement idéal des pédales et le confort du siège.

« Il était important d’effectuer ces quelques tours de roues pour voir comment se comporte la voiture, a-t-il expliqué aux quelques journalistes présents. La première impression est favorable. »

Son fidèle partenaire Billy Burns, ce chef d’équipe qui lui a permis de remporter deux victoires l’an dernier dans la série Euro NASCAR, veillera à ses côtés ce week-end.

Non à un rôle de figuration

Quant à ses attentes pour l’épreuve-reine du GP3R dimanche, il préfère se prononcer qu’à l’issue des premiers essais samedi.

« À mes trois participations dans le passé à Trois-Rivières en série Pinty’s, répond-il, j’ai toujours été compétitif et je ne vois pas comment ça changerait cette année. D’autant plus que l’écurie Dumoulin a une bonne réputation. 

« On apportera les ajustements nécessaires samedi pour améliorer nos chances d’avoir un bon rythme pour la course. »

À tous les spectateurs qui seront sur place en Mauricie, le message de Villeneuve est on ne peut plus clair. 

Il n’a pas traversé l’Atlantique [il demeure en Italie] pour s’adonner à un rôle de figuration en Mauricie.

C’est un Villeneuve, comme son père Gilles et son oncle Jacques. Il va tout donner pour épater la galerie.

« Le but, dit-il, c’est de rouler en avant. Si je viens ici disputer une course, c’est pour gagner. De toute façon, je ne me bats pas pour le championnat et la récolte de quelques points au classement n’a aucune signification pour moi. »

Que de bons mots pour le GP3R

C’est à l’initiative du promoteur et président de Festidrag Développement, Martin d’Anjou, que Villeneuve a décroché un volant pour le GP3R.

« Nous nous sommes rencontrés à Daytona en février dernier, et il m’a proposé cette offre que je ne pouvais refuser, a raconté Villeneuve. Je trouve toujours une excuse pour revenir. 

« À Trois-Rivières, c’est magique. J’adore l’ambiance et c’est un circuit urbain qui me plaît beaucoup. 

« Puis, le GP3R a été une course hyper importante pour la famille, souligne-t-il. C’est grâce à cette course que Gilles [son père] a pu accéder à la Formule 1, sous la recommandation de James Hunt. Moi, j’y ai participé pour la première fois en Formule Atlantique [en 1992] et mon podium m’a ouvert les portes à la série IndyCar et, par la suite, à la F1. »

Quatre autres pilotes engagés au GP3R ont aussi roulé à Mirabel hier matin. Du nombre, Jean-Philippe Bergeron s’est dit non seulement flatté de côtoyer un champion du monde de F1, mais aussi de l’affronter en NASCAR Pinty’s.

« C’est un immense privilège de rouler avec lui, affirme le pilote de Saint-Donat, et ce serait un rêve de pouvoir le devancer. Moi, je souhaite juste un bon résultat à ma première participation en série Pinty’s à Trois-Rivières. »

Bergeron occupe actuellement le deuxième rang au classement des recrues dans la série canadienne de Pinty’s derrière le meneur, l’Ontarien Brandon Watson. 

VILLENEUVE SURPRIS DE LA VENUE D’ALONSO CHEZ ASTON MARTIN 

La plupart des observateurs n’ont pas vu venir l’embauche de Fernando Alonso par l’écurie Aston Martin pour la prochaine saison de Formule 1.

Jacques Villeneuve, analyste des Grands Prix à la télévision française, fait partie de ce groupe.

« Une grosse surprise, a répondu le pilote de 51 ans à la question du représentant du Journal. Cette annonce est venue de nulle part. »

« Clairement, cette équipe [dirigée par le milliardaire québécois Lawrence Stroll] lui a montré ses choses qui l’ont attiré sur la nouvelle voiture.

« Ce n’est certes pas les résultats de cette année qui ont motivé sa décision, a-t-il renchéri. Et, indéniablement, il y a des choses qui n’allaient pas chez Alpine pour qu’il tourne le dos à cette équipe. »

« Ce n’est pas un mauvais choix, de prétendre Villeneuve. Contrairement à Sebastian Vettel, il veut encore se battre et il n’acceptera pas de rouler en arrière. »

Au nombre de l’impressionnant total de 37 engagés au Défi urbain Chevrolet dans la cadre du GP3R, cette course regroupant des voitures habituées à s’éclater sur la terre battue et qui aura lieu samedi en début de soirée à Trois-Rivières, figurent quatre pilotes également inscrits pour l’épreuve-reine du week-end, la Série NASCAR Pinty’s.

Et ils sont tous Québécois : Alexandre Tagliani, Marc-Antoine Camirand, Jean-Philippe Bergeron et Dexter Stacey.

Pas de volant pour Lessard

Un cinquième aurait pu faire partie du groupe, mais Raphaël Lessard n’a pas pu trouver les fonds nécessaires pour renouer avec la série Pinty’s au GP3R.

« Je vais me concentrer au Défi urbain, a-t-il affirmé en entrevue au Journal. J’espère juste éviter les ennuis mécaniques et qu’il y aura moins de drapeaux jaunes, comme ce fut le cas l’an dernier. »

Le doué pilote de Saint-Joseph-de-Beauce est limité à des présences sur les tracés ovales en série Pinty’s cette année.

« Je souhaite rouler à temps plein en 2023, dit-il. Si je reviens l’an prochain, ce sera pour disputer toutes les courses. » 

Lessard se prépare pour sa prochaine épreuve en série Pinty’s qui aura lieu à la piste d’Ohsweken, en Ontario, le 16 août, à l’occasion d’une première incursion sur la terre battue.

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♦ Le vétéran Ron Fellows, brillant en qualifications au GP3R l’an dernier, sera aussi parmi les participants à cette deuxième édition Défi urbain. Sa voiture sera peinte en jaune, aux couleurs de la Corvette C5 qu’il a menée à trois victoires aux 24 Heures du Mans.