Jacques Villeneuve s’est délecté au volant d’une Formule 1 Alpine à Monza

Publié le 24 octobre 2022 dans Course automobile par Journal de Montréal

Par Louis Butcher

AUSTIN, Texas | Jacques Villeneuve ne remerciera jamais assez l’écurie Alpine pour cette occasion en or qui lui a été offerte il y a quelques semaines de tester une Formule 1 moderne. 

L’activité a eu lieu sur le mythique circuit de Monza, en Italie, où l’écurie française avait organisé à son égard une courte séance d’essais pour souligner les 25 ans de sa conquête du titre mondial. 

Le constructeur Renault a rebaptisé son équipe de Formule 1 au nom de sa filiale Alpine il y a quelques années. 

Or, c’est à bord d’une Williams motorisée par Renault que Villeneuve a été sacré champion au circuit de Jerez de la Frontera, en Espagne, le 26 octobre 1997. 

À moins d’une seconde d’Ocon 

Villeneuve a bouclé une vingtaine de tours au volant d’une Alpine A521 semblable à celle qu’Esteban Ocon a menée à sa première victoire en F1 l’an dernier, au Grand Prix de Hongrie.  

Malgré ses 51 ans, il s’est rapidement adapté au pilotage d’une Formule 1 qu’il n’avait pas pilotée depuis sa dernière course en 2006. 

Si bien qu’au terme de sa randonnée, il s’est pointé à seulement neuf dixièmes de seconde du temps de référence inscrit par le pilote titulaire Esteban Ocon, qui était à ses côtés pour le conseiller à Monza. 

« C’est incroyable comment les voitures ont évolué. L’efficacité des freins est spectaculaire. D’autant plus qu’il n’est pas nécessaire d’appuyer à fond sur la pédale », a raconté un Villeneuve ébahi. 

« Comme un film en accéléré » 

Après ses cinq premiers tours, l’un des ingénieurs de l’équipe lui a demandé de rentrer au puits de ravitaillement après avoir étudié le comportement de son pilote à l’aide de la télémétrie. 

« Il m’a dit que je rétrogradais trop tôt avant d’aborder les virages. Quand je suis ressorti, j’ai corrigé la situation et j’ai abaissé mes chronos. 

« Ces voitures collent à la piste de façon impressionnante, a-t-il renchéri. On peut aborder les courbes à très haute vitesse avec beaucoup d’assurance. 

« Ç’a été une expérience hallucinante. La voiture m’est parue tellement stable et, somme toute, assez facile à piloter. Il y a beaucoup d’adhérence. » 

Ses tours de piste ont été filmés et les images ont été diffusées sur les ondes du réseau français Canal +, pour lequel Villeneuve est analyste des Grands Prix de F1. 

« Le cerveau a du mal à comprendre la vitesse. Vous êtes cloué au sol et vous avez cette impression de regarder un film en accéléré. »

Des souvenirs mémorables 

Sur les ondes de Canal +, Villeneuve a évoqué les trois épreuves qu’il a disputées en 2004 chez Renault. 

« Cela m’a rappelé de nombreux souvenirs. J’ai même revu des visages familiers, 25 ans plus tard. Je me sens privilégié, à 51 ans, d’avoir eu cette chance unique de piloter une F1 aussi récente.  

« Ce test restera à jamais gravé dans ma mémoire. C’était Noël ! »

Des éloges du patron 

Cité par des collègues français, le directeur sportif de l’écurie Alpine s’est montré particulièrement impressionné par le comportement de Villeneuve. 

« Il avait ce désir d’apprendre et de s’intégrer pour faire le meilleur travail possible. Il a écouté à la lettre toutes nos recommandations », a dit Alan Permane. 

« Il a fait preuve d’un professionnalisme hors pair et il a gagné en performance tout au long de la journée. Il peut être fier d’avoir été proche du temps le plus rapide obtenu l’an dernier en course par nos pilotes. 

« Il a été champion et ça ne se perd pas », a conclu Permane.