Dix véhicules qui n'ont pas fait long feu

Publié le 26 novembre 2018 dans Top 10 par William Clavey

Dans l’univers de l’automobile, il y a des autos qui sont avec nous depuis plus d’une, deux, voire trois décennies. La Honda Civic, la Toyota Camry et la Ford Mustang ont tellement perduré longtemps, qu’on les tient désormais pour acquis sans trop se soucier de leur disparition.

Toutefois, il y a des bagnoles qui n’ont malheureusement pas eu la même chance. Disparues presque aussi rapidement qu’elles se soient pointées le bout du nez, ces autos sont aujourd’hui des objets de collection rares. Le plus triste, c’est que certaines d’entre elles étaient d’excellentes automobiles, mais n’ont simplement pas eu le temps de briller. Voici dix véhicules qui n’ont pas fait long feu ici.

10) Mercury Cougar (1999-2002)
Le nom Mercury Cougar est vieux, il existe depuis les années soixante, et l’auto en question a perduré avec un succès de ventes assez remarquable jusqu’au milieu des années 90. C’est sa dernière mouture, introduite en 1999, qui représente une triste fin pour un nom si iconique.

Le pire dans tout ça, c’est que cette nouvelle Cougar était une voiture intéressante, qui avait comme but de rajeunir la clientèle Mercury. Assemblée sur la plateforme CDW27, empruntée de la division européenne de Ford et partagée avec Mazda, la Cougar du nouveau millénaire était compacte, sportive, jeune, cool et dynamique. Hélas, un manque d’intérêt important des consommateurs et un réseau de concessionnaires incapable de la vendre ont fait en sorte qu’elle mourra seulement trois ans après sa naissance.

9) Saturn Astra (2008-2010)
Quand la marque Saturn est apparue au début des années 90, on nous promettait une riposte américaine aux marques japonaises. Offrant une expérience d’achat unique pour des véhicules compacts au design futuriste – enveloppés d’une carrosserie en plastique qui ne rouillait pas – GM semblait avoir conçu la marque parfaite. Malheureusement, au début des années 2000, Saturn manquait de souffle et s’est rapidement transformée en gouffre financier pour GM. Dans un acte de désespoir, General Motors importa des voitures de ses divisions européennes.

La Saturn Astra, introduite en 2008, n’était rien de plus qu’une Opel Astra avec un écusson Saturn. Dans son ensemble, c’était une excellente petite voiture allemande et même assez jolie. Mais lorsque GM a sombré dans la faillite un an plus tard, la marque Saturn fut éteinte, ainsi que l’Astra.

8) Pontiac G8 (2008-2009)
L’histoire de la Pontiac G8 est très semblable à celle de l’Astra. Comme Saturn, Pontiac battait de l’aile au début du nouveau millénaire et GM devait trouver des manières de justifier son existence. Longtemps identifiée comme la division sportive du constructeur, Pontiac a eu la brillante idée d’importer des voitures de sa division australienne Holden, qui disposait déjà d’une belle brochette de bolides cool hautes performances.

La G8 était en réalité une Holden Commodore, une berline intermédiaire avec rouage à propulsion, pouvant être alimentée par un énorme moteur V8 de 6,2 litres et qui pouvait même être équipée d’une boîte manuelle à six rapports. Sur papier, tout allait en sa faveur. La G8 était une véritable concurrente aux berlines allemandes super puissantes du genre BMW M5, mais à prix moindre. Hélas, elle fut rapidement discontinuée lorsque GM a tué la marque Pontiac en 2009.

7) Suzuki Kizashi (2010-2013)
La marque nippone Suzuki était présente pendant un certain temps sur notre marché, elle a même commercialisé des véhicules assez remarquables qui se démarquaient par un prix abordable et une cote de fiabilité digne de mention. En fait, si Suzuki a réussi à pénétrer le marché nord-américain, c’est en partie grâce à General Motors avec qui elle profita d’un partenariat important pendant plus de deux décennies.

Cependant, lorsque GM a fait le ménage de son entreprise suite à sa faillite en 2009, Suzuki s’est retrouvée seule, face à une industrie japonaise devenue extrêmement féroce. Le constructeur tenta de corriger le tir avec une toute nouvelle berline sport, entièrement développée en sol japonais, qu’on nomma la Kizashi. C’était une voiture bien conçue, abordable, dynamique et munie d’un rouage intégral, la positionnant entre une Subaru Legacy et une Audi A4 en matière de prix. Hélas, les ventes du constructeur ne se montrant pas très robustes en sol nord-américain ont forcé Suzuki de plier bagage en 2012. C’est triste, car la Kizashi avait beaucoup de potentiel!

6) Passport Optima (1988-1991)
Parmi toutes les marques niches que GM a tenté de concevoir depuis le début de son existence, Passport est de loin la plus étrange. Introduite juste avant l’arrivée de Saturn, Passport visait principalement à rivaliser les marques japonaises en vendant de petites voitures asiatiques abordables. Lors de son arrivée en marché en 1988, Passport n’offrait qu’un seul modèle dans sa gamme, l’Optima, une compacte présentée sous forme de berline ou de trois portes à hayon commercialisée par le constructeur coréen Daewoo.

Se montrant très peu populaire aux yeux des consommateurs, surtout après l’arrivée de Saturn, GM a fusionné le réseau de concessionnaires Passport sous un conglomérat qu’il nomma Saturn Saab Isuzu. Hélas, ça n’a pas aidé. General Motors a ensuite créé la marque Asüna pour mousser les ventes de l’Optima, qui devenait l’Asüna GT/SE (et la Pontiac LeMans). Mais son niveau de raffinement dépassé, sa fiabilité douteuse et ses ventes désastreuses ont forcé GM à la renvoyer en Corée en 1993.

5) Isuzu Impulse (1990-1993)
Parmi les voitures sport japonaises des années 90, l’Isuzu Impulse est de loin la plus intrigante. Ce qui la rendait si intéressante, c’est que le constructeur Isuzu n’était pas connu pour la commercialisation de voitures sport, mais plutôt de camions et de VUS. Or, lorsque la deuxième génération de l’Impulse fut introduite en 1990, elle était non seulement étrange et mystérieuse, mais aussi coincée dans les stratégies marketing de GM de l’époque (êtes-vous surpris?).

Au moins, l’Impulse, c’était du sérieux. Mise à part une très faible résistance à la corrosion, nous avions affaire à une sportive compacte compétente et plutôt jolie grâce à ses phares en paupières semi-escamotables. Mais c’est la déclinaison RS qui était la plus désirable grâce à son moteur quatre cylindres turbo de 160 chevaux, son rouage intégral et sa suspension développée par Lotus, faisant d’elle une sportive tout aussi dynamique qu’une Honda Prelude, une Eagle Talon ou même une Volkswagen Corrado de l’époque. Hélas, l’Impulse n’a pas duré longtemps, même si elle se vendit sous deux autres noms différents : la Geo Storm et l’Asüna Sunfire. Elle mourut en 1993.

4) Daewoo Lanos (2000-2002)
Bien qu’il ne se soit pas montré le nez longtemps ici, le constructeur coréen Daewoo était très gros en Asie et en Europe. Au début des années 2000, Daewoo voyait grand et décida d’attaquer le marché nord-américain avec trois nouvelles bagnoles, la Lanos, la Nubira et la Leganza.

La première fut une sous-compacte trois portes à hayon ou berline conçue principalement pour rivaliser des voitures comme la Hyundai Accent et la Kia Rio. Alimentée par un moteur quatre cylindres de 1,6 litre de 106 chevaux et disposant d’une conduite sportive – le tout encapsulé sous une silhouette attrayante dessinée par nul autre que l’italien Giorgetto Giugiaro – la petite Lanos offrait beaucoup pour son prix de vente anormalement bas. Hélas, des troubles économiques et certaines controverses au sein de l’entreprise ont forcé Daewoo de cesser ses opérations en Amérique du Nord en 2002. Sachez toutefois que ses produits ont tout de même perduré ici sous la marque GM avec des voitures comme les Chevrolet Aveo, Optra, Spark et Sonic!

3) Acura ZDX (2010-2013)
Observant la popularité des VUS sportifs comme le BMW X6 et l’Infiniti FX, Acura décida elle aussi de commercialiser une déclinaison performante de son MDX. Nommé le ZDX, celui-ci empruntait la plate-forme, le moteur V6 de 3,7 litres et la boîte automatique à six rapports de son frère, mais se présentait sous une allure plus dynamique et attrayante. Selon la designer du produit à l’époque, Michelle Christensen – celle qui aussi a dessiné l’actuelle Acura NSX – le ZDX était un « coupé sport de luxe quatre portes ».

L’idée semblait intéressante sur papier, mais le ZDX n’a malheureusement pas profité du même succès commercial que ses rivaux allemands et japonais. Les deux raisons principales furent son prix de vente anormalement élevé et son manque de polyvalence, sans oublier des performances presque identiques à celles du MDX. Voyant à quel point les consommateurs ne s’y intéressaient pas, Acura l’a discontinué seulement trois ans après sa naissance. Avec à peine 7 191 unités vendues au total, le ZDX est le véhicule le plus rare jamais commercialisé par Acura.

2) Saab 9-5 (2010-2012)
S’il y a une marque qui méritait d’être sauvée du crash de General Motors, c’était Saab. Devenue un constructeur qui empruntait presque toutes ses composantes mécaniques au géant américain, Saab, mieux connue pour ses bagnoles de luxe excentriques et inspirées de l’aviation suédoise, tentait constamment de se démarquer par des design uniques et des technologies innovatrices.

Juste avant que GM la laisse mourir en 2011, Saab donna tout ce qu’elle avait dans le ventre et développa une deuxième génération de sa berline intermédiaire, la 9-5. Construite sur la plate-forme Epsilon de GM et alimentée par des moteurs V6 et quatre cylindres, également empruntés au constructeur, la nouvelle 9-5 était néanmoins distinguée, démontrant des éléments de design, un habitacle et une tenue de route entièrement différents de tout ce que le portfolio des marques GM offrait à l’époque. Malheureusement, ce ne fut pas assez pour permettre à Saab de garder sa tête en dehors de l’eau. Lorsque le constructeur a fait faillite en 2011, la sublime 9-5 a malheureusement aussi été éteinte, faisant d’elle l’une des Saab les plus rares jamais commercialisées sur notre marché.

1) Isuzu VehiCROSS (1999-2001)
Parmi les VUS qu’Isuzu nous a vendus lors des années 80 et 90, le VehiCROSS est de loin le plus distingué. Seulement commercialisé sur notre marché pendant trois ans, il emprunta plusieurs de ses composantes mécaniques avec le Trooper, mais promettait d’offrir aux consommateurs une allure plus jeune, dynamique et sportive.

Même si le VehiCROSS disposait d’un design excentrique, le VUS deux portes haut sur pattes offrait tout de même des prouesses hors routes épatantes en raison de son système quatre roues motrices avancé nommé Torque on Demand, développé en partenariat avec BorgWarner. Le VehiCROSS disposait même d’une suspension comparable à celle de certains véhicules hors route de haut calibre. Seulement 4 100 VehiCROSS furent transférés de ce côté-ci du Pacifique, avec quelques exemplaires importés au Canada, faisant de lui une pièce de collection assurée!