Richard Morency et ses voitures vedettes de la télé

Publié le 23 avril 2022 dans Galeries par Alexandre Trudel

Nous avons rencontré Richard Morency, de Saint-Hubert, passionné de voitures anciennes d’époques et de styles différents. Il nous présente son véhicule « jouet » actuel et ceux qu’il a possédés dans le passé, également.

Des modèles qui se voulaient simplistes à leur apparition sur le marché mais qui ont finalement vécu une vie de star.

Si son véhicule du quotidien est une Volkswagen Golf 2019, le « bébé » bien-aimé de Richard est un GMC Jimmy 1985 qu’il a surnommé Jimmy Vintage.

Il s’agit du modèle de Jimmy le plus équipé alors offert par GMC, muni de 2 roues motrices arrière, régulateur de vitesse, vitres à commandes électriques et peinture 2 tons. Curieusement, il n’est pas équipé de l’air climatisé. Les groupes d’options de l’époque étaient parfois incohérents. Et il ajoute « jamais sorti l’hiver ». Bon, cette affirmation fait souvent sourciller, mais comme il s’en est porté acquéreur en 2014, il ne peut que se fier à l’état général de la carrosserie pour corroborer ses dires. En effet, son Jimmy est « vêtu » de sa peinture d’origine qui ne porte aucune trace de rouille. De plus, les tapis intérieurs, d’origine aussi, sont immaculés. La nébuleuse notion du « jamais sorti l’hiver » devient alors très plausible. 

Le Jimmy de Richard est brièvement apparu dans un épisode de la télésérie « Léo », diffusée à TVA, lors d’un épisode qui faisait un rappel à l’année 1988.

Le GMC Jimmy 1985 de Richard est à ce point authentique qu’il arbore encore à ce jour la plaque avant installée par le concessionnaire d’origine, soit Leblanc Pontiac Buick GMC, autrefois situé au 2595, rue Saint-Olivier, à Trois-Rivières.

Même si le concessionnaire Leblanc a désormais fermé ses portes, sur la vignette 2019 de Google Street View, on reconnaît encore parfaitement l’architecture particulière aux concessionnaires General Motors du début des années 2000.

Selon les archives du journal Le Nouvelliste, le garage Leblanc aurait ouvert ses portes quelque part dans les années 1950 à Shawinigan.

L’histoire du Jimmy est à la fois banale et fascinante. Le GMC Jimmy est le jumeau endimanché du Chevrolet Blazer. Apparu en 1969, le duo Blazer/Jimmy faisait partie de la catégorie des gros utilitaires dont les compétiteurs directs étaient les Ford Bronco, International Harvester Scout et le Dodge Ramcharger, tous basés sur la version « camionnette » (pick-up) de leur manufacturier respectif.

En 1983, General Motors dévoile ses petits utilitaires Chevrolet S-10 Blazer et GMC S-15 Jimmy. Ceux-ci venaient compétitionner avec les Ford Bronco II et Jeep Cherokee.

Initialement offerts uniquement en version 2 portes, il aura fallu 8 ans à GM avant d’enfin les proposer en version 4 portes, soit pour l’année-modèle 1991.

Cette même année, l’Oldsmobile Bravada que l’on voit ici viendra compléter la gamme avec un modèle muni d’un équipement haut-de-gamme et d’une motorisation supérieure.

L’ami Richard possède également une superbe camionnette Dodge Ram D100 1987 munie de la boîte allongée de 8 pieds et du légendaire V8 5,2 litres de Chrysler.

De couleur rouge, il symbolise le « rêve américain ». On s’imagine facilement au volant de ce véhicule, brindille d’herbe entre les dents et du bon vieux country dans les haut-parleurs!

Le Dodge Ram de Richard Morency a été une vedette de la télé! En 2018, sa camionnette est apparue dans une publicité télévisée faisant la promotion de RAM et mettant en scène le comédien Antoine Bertrand, alors porte-parole de la marque. Depuis 2009, le nom RAM est devenu une marque à part entière, donc on ne parle plus du Dodge Ram.

Cela dit, la publicité montrait le RAM 2018 et faisait appel à la nostalgie de l’acheteur potentiel en lui montrant une entrée de bungalow dans laquelle était stationnée une camionnette Dodge Ram d’époque, soit celle de Richard.

La voici d’ailleurs, en plein shooting photo.

Il faut savoir que le nom « Dodge Ram » a eu le dos large au courant des années 1980.

Chrysler était alors un fidèle partenaire du constructeur japonais Mitsubishi. On se rappellera principalement la Dodge Colt et, un peu plus tard, de la Dodge Stealth, copie conforme de la Mitsubishi 3000 GT offerte aux États-Unis. Les fins connaisseurs se rappelleront la Dodge 2000 GTX, rapidement rebaptisée Eagle 2000 GTX, copie conforme de la Mitsubishi Galant, au début des années 1990.

Il en va de même pour la camionnette compacte Dodge Ram 50. Fabriquée par Mitsubishi au Japon, elle était offerte sous un sobriquet très américanisé, à ne pas confondre avec le « vrai » Dodge Ram D100, pour sa part très américain.

Une autre vedette de la télé que Richard a eu la chance de posséder, c’est cette superbe Cadillac Fleetwood 1968, munie du gigantesque moteur V8 de 7,7 litres et développant 375 chevaux.

Des chiffres impressionnants mais avec un poids de 2260 kg (4980 livres), soit l’équivalent de 2 Smart et demi, il fallait un engin suffisamment puissant pour mettre ce mastodonte en mouvement.

C’est fascinant de constater à quel point la conception et la technologie des motorisations ont évolué. Aujourd’hui, on peut se procurer un VUS compact Cadillac XT4, mu par un moteur 4 cylindres de 2 litres. On est bien loin des 7,7 litres de la Fleetwood de Richard!

À bord de sa Cadillac Fleetwood 1968, Richard Morency a eu le plaisir de faire bien des heureux.

Bon nombre de nouveaux mariés peuvent se vanter d’avoir fait une arrivée remarquée grâce aux services que Richard offrait avec son impeccable Fleetwood qu’il prenait soin de frotter soigneusement avant ces événements.

L’été 2018 est pour lui particulièrement mémorable. Comme c’était l’année des 50 ans de sa Cadillac, plusieurs couples l’avaient sollicité pour les conduire aux célébrations de leur 50e anniversaire de mariage. La nostalgie et l’élégance à l’état pur!

À l’instar de son Jimmy et de son Ram, la Cadillac Fleetwood 1968 de Richard a également connu son heure de gloire au petit écran.

En 2019, à l’émission « Viens-tu faire un tour ? », animée par Michel Barrette, les invités étaient l’humoriste et animateur Jay Du Temple et la chanteuse Louise Forestier.

On y voit le duo Barrette – Du Temple parcourir les rues de Saint-Jacques-le-Mineur, ville natale du jeune animateur et humoriste. Pour Louise Forestier, l’année 1968 représente l’année du lancement de l’Osstidcho dans lequel elle partageait la scène avec Robert Charlebois et Yvon Deschamps.

Pour une rare fois, Richard avait accepté de laisser quelqu’un d’autre conduire son trésor roulant. Ça serait quand même un peu gênant de refuser quelconque volant à Michel Barrette!

Selon la documentation qu’il a trouvée, la Cadillac Fleetwood 1968 de Richard a été achetée neuve chez le concessionnaire Midtown Motor Sales Limitée, autrefois situé au 1395, boulevard Dorchester Ouest (René-Lévesque Ouest).

Sur une photo d’archive des années 1930, on voit ici un peu à quoi pouvait ressembler un concessionnaire de voitures neuves à cette lointaine époque.

De nos jours, à cette adresse, on retrouve des locaux de la Faculté des arts visuels de l’Université Concordia.

La dernière et non la moindre, voici la Chevrolet Corvair Monza 1966 que Richard Morency a possédée de 2009 à 2016.

Ce modèle très excentrique a son lot d’inconditionnels et de détracteurs, mais la Corvair ne laisse personne indifférent.

Munie de la transmission automatique à seulement 2 rapports baptisée Powerglide, la Corvair venait jouer dans les plates-bandes de Volkswagen en proposant une voiture compacte à moteur arrière.

À la différence de la Volkswagen Coccinelle, la Chevrolet Corvair avait une silhouette générale plus conservatrice. Un lecteur assidu, également ancien propriétaire de Corvair Monza, nous confiait que le comportement hivernal de cette voiture était exceptionnel. En gros, c’était pratiquement impossible de rester pris dans la neige puisque tout le poids, soit le moteur et les roues motrices, étaient à l’arrière, assurant ainsi une adhérence hors du commun. Cependant, une fois enlisé, on l’était vraiment et pour longtemps. Le « tout ou rien » à sa plus simple expression.

Parmi les détracteurs de la Corvair, on doit mentionner l’avocat et homme politique Ralph Nader, auteur du livre « Unsafe At Any Speed », soit « dangereuse à n’importe quelle vitesse ». Il y décrivait la Corvair comme un tue-monde, tant par sa tenue de route délicate que par le compartiment à bagages situé à l’avant qui ne protégeait aucunement les occupants lors d’une collision frontale. Le livre de Nader a toutefois été critiqué par plusieurs experts de l’époque qui l’accusaient d’être biaisé et de ne pas comparer des pommes avec des pommes. Ce serait plutôt le lancement de la Ford Mustang en 1964 qui a précipité le déclin de la Corvair.

La Chevrolet Corvair a été commercialisée pendant 10 années consécutives, soit de 1960 à 1969, sans grand changement majeur.

Toutefois, elle a été offerte sous plusieurs configurations : coupé 2 portes à toit rigide, coupé 2 portes décapotable, berline 4 portes, familiale, camionnette (pick-up) et fourgonnette. On voit d’ailleurs ici la version fourgonnette baptisée Greenbrier. Si la Corvair coupé 2 portes s’attaquait au marché de la Volkswagen Coccinelle, on devine facilement à quel marché s’attaquait le Greenbrier!

La version pick-up était une particularité unique. Baptisée StepSide, elle offrait une portière latérale à rabat permettant un accès à partir du trottoir. Très pratique pour les ouvriers de tout acabit en milieu urbain.

En termes de célébrité télévisuelle, la Chevrolet Corvair Monza 1966 de Richard Morency n’est pas en reste.

On peut la voir, parcourant les rues de Coaticook, dans les Cantons-de-l’Est, pendant un épisode de l’émission « La petite séduction » animée par Dany Turcotte et dont l’invitée d’honneur était la chanteuse Johanne Blouin.

Madame Blouin a un attachement spécial envers ce modèle car son père en possédait une lorsqu’elle était enfant et le fait de rouler à bord d’une Corvair lui avait fait revivre de magnifiques souvenirs.

Alors, si vous croisez l’ami Richard au volant de son bon vieux Dodge Ram, n’hésitez pas à le saluer chaleureusement!