Un passionné de voitures exotiques… et d’Isuzu!

Publié le 7 mai 2022 dans Galeries par Alexandre Trudel

Les voitures « cultes » changent de génération en génération et c’est bien normal. Il y en a de toutes les marques et de tous les styles. Une marque qui est un peu moins présente dans le vocabulaire des passionnés serait peut-être… Isuzu.

Nous vous invitons à faire connaissance avec Marc Bélanger, fan d’Isuzu depuis son adolescence. Il est aujourd’hui propriétaire d’une extrêmement rare Isuzu Stylus RS 1992, ainsi que de plusieurs autres voitures exotiques plutôt fascinantes. Âgé de 45 ans, originaire de Boisbriand et résident de Beaconsfield, Marc nous ouvre les portes de son garage pour notre plus grand plaisir.

Tout comme pour les « hotrods », « roadsters » et « muscle cars » de ce monde, il existe une petite communauté de passionnés de la marque Isuzu. Si le coupé sportif Impulse est le plus recherché, plusieurs d’entre eux roulent en I-Mark et en Stylus. En voici d’ailleurs quelques-uns, réunis à Racine, en Estrie, pour discuter de leur marque de prédilection.

C’est d’ailleurs à cet endroit qu’on retrouve une collection plutôt hétéroclite de véhicules Isuzu. Il en a été question dans cet article.

Au Québec et en Amérique du Nord en général, nous avons surtout souvenir des modèles utilitaires de la marque Isuzu. Les VUS Rodeo et Trooper ainsi que la camionnette SpaceCab ont déjà fait partie de notre paysage quotidien. Les États-Unis offraient également le sympathique Amigo, version 2 portes décapotable du Rodeo, qui venait compétitionner avec les populaires Geo Tracker et Suzuki Sidekick.

La marque Isuzu a initialement été distribuée par la division Passport de General Motors. Celle-là même qui offrait la Passport Optima, également commercialisée sous des appellations telles que Pontiac LeMans, Asüna SE/GT et Opel Kadett (en Europe), toutes construites par Daewoo en Corée du Sud. On en apprend davantage dans cet article.

Après le démantèlement de la division Passport et avec l’arrivée de la marque Saturn, les Isuzu ont été distribuées par la division SSI, soit Saturn Saab Isuzu. Voici d’ailleurs un autocollant du concessionnaire Blainville Saturn Saab Isuzu.

Sur la vignette 2009 de Google Street View, on voit les anciens locaux du concessionnaire Saturn de Blainville, alors situé au 249, boulevard de la Seigneurie Ouest, à Blainville.

Mention spéciale à la superbe Saturn Sky décapotable rouge, à droite sur la photo, également connue sous le nom de Pontiac Solstice.

À cette adresse depuis 1992, ce concessionnaire a fermé ses portes en 2009, soit la dernière année de l’existence de la marque Saturn. Pour ce qui est d’Isuzu, l’année-modèle 2004 sonnait de glas de sa commercialisation en sol canadien.

Revenons à l’ami Marc et à sa Isuzu Stylus. Il faut savoir que ce modèle n’a été offert au Canada que pour l’année-modèle 1991 en versions S et XS.

Aux États-Unis, la Stylus a été distribuée de 1991 à 1993. La très rare version RS que Marc possède n’a été offerte que pour l’année-modèle 1992 et n’avait été produite qu’à environ 1000 exemplaires seulement.

L’Isuzu Stylus RS 1992 « américaine » de Marc était dotée d’un moteur 4 cylindres de 1,8 litre développant 140 chevaux. Ces chiffres font peut-être sourire aujourd’hui, mais c’était amplement suffisant pour procurer une conduite enjouée à ce petit véhicule. On y retrouvait également un système de son haut de gamme, le groupe électrique, un toit ouvrant, l’air climatisé, une suspension conçue et calibrée par Lotus mais surtout des jantes en aluminium de 15 pouces avec accents de couleur rappelant celle de la carrosserie.

Sur cette fiche descriptive apposée par le manufacturier, on constate que le prix total demandé pour une Isuzu Stylus RS 1992 était de 13 788 $ US, soit plus de 17 000 $ CA. Une petite fortune si on considère qu’une Toyota Corolla, plus spacieuse et de meilleure réputation, se vendait aux alentours de 14 000 $ au Canada à cette époque.

Après six années de recherches, c’est en 2009 que Marc a trouvé la perle rare sur un site internet américain. La Stylus de ses rêves était à vendre à Cedar Rapids, en Iowa. Un petit détour, comme on dit!

Le vendeur, un particulier sans autre ambition que de se défaire de sa banale (à ses yeux) voiture, demandait 2 000 $ US. Voulant être certain de ne pas manquer sa chance, Marc lui a offert 2 400 $, mettant ainsi fin à d’interminables négociations auxquelles prenaient aussi part deux potentiels acheteurs locaux.

Avec tous les documents nécessaires à l’importation en main, il a pris l’avion vers Moline, Illinois, aéroport le plus près de Cedar Rapids. Le vendeur et sa fille l’y attendaient et c’est sur place, sans tambour ni trompette, qu’ils lui ont remis les clés.

Marc avait apposé un document d’immatriculation temporaire dans la lunette arrière de sa nouvelle Stylus sachant très bien que ce document rendrait perplexe la plupart des autorités américaines. Comme de fait, il a été interpelé à deux reprises sur le chemin du retour par des « State Troopers » auxquels il avait dû expliquer sa situation inhabituelle. Ceux-ci auraient très bien pu mener une enquête approfondie, ce qui aurait nécessité quelques démarches supplémentaires, mais ils ont toutefois préféré fermer les yeux et le laisser reprendre la route sans l’embêter outre-mesure. Chanceux, ce Marc!

Si la Isuzu Stylus de Marc constituait le modèle d’entrée de gamme de 1991 à 1993, on se rappellera qu’elle venait remplacer la I-Mark. Voici d’ailleurs la I-Mark 1988 flambant neuve d’un lecteur assidu, Martin Samuel, qu’il s’était procurée chez le concessionnaire Passport La Prairie.

Disponible en versions à hayon et berline, la I-Mark venait jouer dans les plates-bandes des Civic, 323 et des Golf, pour ne nommer que celles-ci.

Si la marque Isuzu a été distribuée par la division Passport de General Motors, il faut savoir que les divisions Chevrolet et Pontiac ont eu leurs versions bien à elles.

La Chevrolet Spectrum a été offerte aux États-Unis et dans l’Ouest canadien. Pour sa part, la Pontiac Sunburst (à ne pas confondre avec la Sunbird : bonjour la confusion!) n’a été offerte que dans l’ouest canadien et aucunement aux États-Unis. Ces modèles sont donc d’une incroyable rareté aujourd’hui.

Si la marque Isuzu n’offre plus de véhicules de promenade sur le marché nord-américain, leur gamme de camions légers est encore très populaire. Compétiteur immédiat des camions Hino (division de Toyota), ils sont très bien distribués au Québec. Grandes sont les chances que votre prochaine livraison de meubles ou même votre prochain déménagement se fasse à bord d’un camion Isuzu.

Les nostalgiques de la marque Isuzu seront ravis de retrouver son simpliste logo devant ses concessionnaires de camions légers.

Au Québec, ils sont offerts à Ville Saint-Laurent (photo), Anjou, Blainville, Drummondville, Ville Vanier (Québec), Rivière-du-Loup et Rouyn-Noranda.

Au début de l’article, on disait que Marc était propriétaire de plusieurs autres voitures exotiques.

Commençons avec son véhicule au quotidien : cette Volkswagen Golf R 2019 de couleur « Viper Green », manuelle six vitesses. Animée par un moteur turbo de 2 litres développant 288 chevaux, on devine qu’il est rarement en retard au travail!

À titre de comparaison, la Golf 2019 de base est munie d’un moteur turbo de 1,4 litre qui développe 147 chevaux, soit pratiquement la moitié de celui de la Golf R.

Question d’agrémenter ses weekends d’été, Marc possède également une rutilante Audi R8 2017 de couleur « Vegas Yellow ». Celle-ci est équipée d’un moteur V10, 5,2 litres développant 540 chevaux.

Alors que la sonorité de ce chef-d’œuvre d’ingénierie en fait rêver plus d’un, Marc s’avoue déçu qu’elle n’était pas offerte avec une boîte manuelle. En effet, c’est la seule voiture dépourvue de pédale d’embrayage qu’il ait daigné se procurer.

Question de se ramener les pieds sur terre avant de poursuivre de plus belle, mentionnons que la première voiture de Marc fut cette Toyota Camry 1984 à hayon.

Ce bolide était équipé d’un vaillant moteur à 4 cylindres de 1,8 litre développant 90 chevaux. Mettez un passionné tel que Marc à son volant, on devine que cette Camry a dû en voir « des vertes et des pas mûres »!

Revenons aux bolides de plus de 90 chevaux! L’ami Marc a eu l’extrême chance d’être le propriétaire de cette Lotus Elise 2007.

Son Elise était un rare exemplaire au Québec, si bien que c’est celle-là même qui était en démonstration au kiosque Lotus au Salon de l’auto de Montréal en 2007!

Mention spéciale aux noms des couleurs offerts par Lotus. Cette Elise est de couleur « Autumn Gold » et l’intérieur est de couleur « Light Biscuit »

On constate ici que l’intérieur est très minimaliste car le plaisir de conduire un « roadster » ne passe pas par les artifices ou les gadgets. 

Détail très pointu : l’œil de lynx en vous aura peut-être remarqué que les buses de ventilation du tableau de bord de l’Elise sont les mêmes que dans les Toyota Matrix et Pontiac Vibe de la même époque. En effet, Lotus et Toyota étaient en partenariat pour la conception de certains détails mécaniques et pratico-pratiques.

Marc est également propriétaire de deux autres jouets desquels nous n’avons pas parlé, soit une Volkswagen Golf GTI 2008 de couleur « Tornado Red » et une BMW M2 2018 de couleur « Long Beach Blue ».

Depuis plusieurs années, les coloris qui décorent le parc automobile québécois sont plutôt limités. Notre ami Marc ne contribue vraiment pas à ce phénomène, son garage résidentiel étant garni de rouge, de vert, de jaune et de bleu!

Merci, Marc, de mettre de la couleur et de belles sonorités sur nos routes!