10 catégories de véhicules disparues ou en voie d’extinction

Publié le 30 septembre 2022 dans Top 10 par Nicolas Tardif

Depuis quelques années, les constructeurs adoptent une vision plus rationnelle et moins passionnelle de l’automobile. Afin d’affronter le virage électrique qui demande des investissements colossaux, les véhicules marginaux, moins rentables ou en perte de vitesse sont retirés. De plus, la mode est aux VUS. Ainsi, on observe que le parc automobile perd en diversité d’année en année, et des catégories jadis populaires se sont éteintes, ou ne tiennent plus qu’à un fil.

Voici donc un panorama de dix sortes de véhicules sérieusement menacées ou disparues récemment.

Les familiales

Les familiales ont longtemps été l’apanage des constructeurs américains, avant d’être submergées par la vague de fourgonnettes plus pratiques, puis de VUS plus à la mode. En 2023, Audi (A4 et A6), Mercedes-Benz (Classe E), Subaru (dans une certaine mesure avec l'Outback) et Volvo (V60 et V90 Cross Country) sont les dernières représentantes dans le segment. Pour la plupart, il s’agit de « station wagons » surélevés pour conférer de meilleures aptitudes dans diverses conditions routières. Les familiales n’ont jamais été aussi belles et bien adaptées aux besoins réels des Québécois, mais à un prix conséquent…

La voiture américaine

Si elle dominait autrefois le paysage automobile, la voiture américaine est aujourd’hui pratiquement morte et enterrée. Son déclin a commencé tout juste avant la pandémie, alors que FCA (devenu Stellantis), Ford et General Motors ont, coup sur coup, abandonné pratiquement toutes leurs voitures citadines, compactes, intermédiaires et pleine grandeur pour se concentrer sur les VUS. Les rares survivantes (Cadillac CT4/CT5, Chevrolet Camaro/Malibu, Chrysler 300, Dodge Challenger/Charger) subsistent sur du temps emprunté. Heureusement, les mythiques Chevrolet Corvette et Ford Mustang ne nous quitteront pas de sitôt.

Les coupés intermédiaires

Il n’y a pas si longtemps, on recensait bon nombre de coupés intermédiaires, essentiellement des berlines intermédiaires auxquelles on a retranché deux portes. Les Toyota Camry (Solara), Nissan Altima, Pontiac G6 et Chrysler Sebring proposaient notamment une version coupée, permettant d’injecter un peu de dynamisme dans des modèles avant tout rationnels et grand public. Or, l’abandon en 2017 de la Honda Accord Coupé a marqué la fin de cette idée. Au demeurant, elle mariait plutôt bien le confort et l’agrément de conduite, surtout lorsqu’on combinait le moteur V6 et la boîte manuelle.

Les décapotables abordables

À l’exception des icônes comme les Chevrolet Camaro, Ford Mustang, Mazda MX-5 et MINI Cabriolet, les marques généralistes ne comptent plus de décapotables. La baisse de la demande et la complexité technique d’ajouter un toit rétractable sur une voiture ont eu raison de cette carrosserie. L’époque des Chrysler 200, Fiat 500, Pontiac G6/Solstice, Toyota Solara et des Volkswagen Beetle/Eos décapotables est bel et bien révolue. Pour rouler les cheveux au vent, il faut désormais se tourner vers les constructeurs allemands, qui ne font pas de cadeaux en ce qui concerne les prix !

Les berlines pleine grandeur

Les berlines pleine grandeur, qui trônaient autrefois au sommet de la gamme des constructeurs, ont été remplacées par des… VUS, vous l’aviez deviné. Les Buick LaCrosse, Chevrolet Impala, Ford Taurus, Kia Cadenza et Toyota Avalon, notamment, sont ainsi tombées comme des mouches, souffrant de leur image péjorative de « voiture pour les vieux ». Il faut dire qu’elles vivaient depuis quelques temps dans l’ombre des berlines intermédiaires, qui étalent un niveau de raffinement et de luxe inédit. Les Chrysler 300, Dodge Charger et Nissan Maxima entament leur dernière année en 2023, marquant le dernier chapitre du segment. La nouvelle Toyota Crown pourrait toutefois prendre le relais de ces porte-étendards de jadis.

Les citadines et sous-compactes

On mentionnait d'entrée de jeu la disparition des véhicules les moins rentables, et les citadines et sous-compactes en font partie. Les Chevrolet Sonic/Spark, Honda Fit, Hyundai Accent, Nissan Micra et Toyota Yaris comptent parmi les victimes, avalées par la déferlante de petits VUS et cannibalisées par les voitures compactes plus compétentes, et plus lucratives par leurs plus gros volumes de vente. On ne s’attend pas à ce que les citadines vendues à prix plancher reviennent de sitôt. Pour 2023, les Kia Rio, Mitsubishi Mirage et Nissan Versa sont toujours offertes, mais pour combien de temps encore ?

Les voitures hybrides rechargeables

Perçu comme une technologie de transition, l’hybride rechargeable est une option pertinente pour les consommateurs souhaitant réduire leur consommation d’essence, sans faire le saut vers le tout électrique. Or, avec le retrait des Chevrolet Volt, Honda Clarity, Hyundai IONIQ/Sonata et Kia Optima enfichables, les VUS (eh oui !) sont pratiquement les seuls à pouvoir profiter de cette technologie. À moins de reluquer du côté de la vieillissante Toyota Prius Prime ou des coûteuses BMW (330e et 530e) et Volvo (S60 et S90 Recharge). En outre, plusieurs constructeurs vont prochainement passer au tout électrique, souvent en sautant l’étape de l’hybride rechargeable.

Les monospaces

En Europe, les monospaces ont la cote. Ces multisegments qui croisent l’allure d’une compacte à hayon avec l’espace intérieur d’un VUS font recette grâce à leur aspect pratico-pratique indéniable. Or, en Amérique du Nord, c’est tout le contraire, en raison de la mode des VUS. Voilà pourquoi les Ford C-Max, Kia Rondo, Mazda5 et Toyota Prius v sont disparus pratiquement au même moment, soit autour de 2018. Néanmoins, de petits fourgons commerciaux comme les Ford Transit Connect, Mercedes-Benz Metris et Ram ProMaster City peuvent constituer des alternatives intéressantes, à la condition de sacrifier le rouage intégral et des touches de raffinement.

Les roadsters

Il y a près de 25 ans, on assistait à la renaissance des roadsters. Audi, BMW, Mercedes-Benz et Porsche revenaient presque simultanément avec des sportives biplaces. Quelques joueurs se sont joints à la fête entre-temps, dont Alfa Romeo (4C Spider), Chrysler (Crossfire) et Nissan (370Z Roadster). Mais le départ imminent de l’Audi TT et la transformation de la Porsche 718 Boxster en une sportive 100% électrique mettent le segment en sursis. Pour l’heure, la BMW Z4 demeure, tout comme la Jaguar F-TYPE. Les roadsters ne sont pas morts, mais ils ne sont pas forts.

Les muscle cars

Terminons ce palmarès avec un regard nostalgique sur les années 1960 et 1970. Les descendantes fidèles des muscle cars « à l’ancienne » sont sur leurs derniers miles. Avec la chute du rideau sur la Dodge Challenger (qui souligne sa dernière année de vie de façon grandiose avant de se convertir à l’électrique) et la mort anticipée de la Chevrolet Camaro telle qu'on la connaît, il ne restera bientôt que la Ford Mustang 2024 pour assouvir la passion des amateurs de crissements de pneus avec, en trame de fond, les vocalises d’un gros moteur V8 à la puissance démesurée. C’est l’âge d’or des muscle cars.