10 voitures des années 2010 que vous avez déjà oubliées

Publié le 25 novembre 2022 dans Top 10 par Nicolas Tardif

Dire que l’industrie automobile regorge de véhicules est un euphémisme. Encore aujourd’hui, malgré la prédominance des VUS, le marché canadien compte près de 300 modèles distincts proposés par plus d’une quarantaine de constructeurs. Il devient alors difficile de se souvenir de toutes les voitures qui ont été produites, surtout lorsqu’elles n’ont rien de bien mémorable. Attardons-nous à ces modèles qui sillonnent nos routes depuis plusieurs années dans le plus grand anonymat.

Voici donc 10 voitures des années 2010 que vous avez déjà oubliées.

Acura ZDX (2010-2013)

Le ZDX est la réponse d’Acura à BMW et son X6, l’instigateur de la mode des « VUS coupés ». Une riposte qui n’a vraiment pas fait recette, comme en témoignent les faibles chiffres de ventes. Si Acura espérait écouler 8 000 ZDX par année en Amérique du Nord, elle n’en aura produit que 7 000… en quatre ans. Un insuccès qui s’explique par son aspect fonctionnel peu relevé (capacité de remorquage et volume de coffre plutôt faibles) et son esthétique pour le moins discutable. Le ZDX renaîtra prochainement sous la forme d’un VUS électrique, malgré un nom qui a peu de résonance. Après tout, vous souveniez-vous qu’il existait ?

Buick Verano (2012-2017)

Pour concevoir la Verano, Buick n’a pas eu à chercher loin : cette compacte de luxe dérivait de la Chevrolet Cruze. Néanmoins, grâce à une insonorisation améliorée, un niveau d’équipement beaucoup plus relevé et des révisions structurelles et mécaniques majeures, la Buick ne trahissait pas ses origines modestes. On retient surtout le bloc turbocompressé de 250 chevaux, proposé de 2013 à 2016. Contre toute attente, une boîte manuelle pouvait être associée à ce moteur. Voilà qui est plutôt rare chez Buick ! Notons que la Regal GS offrait également, jusqu'en 2017, cette combinaison qui s’est avérée très peu populaire. Ces deux modèles auraient assurément mérité un meilleur sort.

Chevrolet Orlando (2012-2014)

Les monospaces, ces multisegments qui croisent la familiale et la fourgonnette, sont essentiellement l’affaire des Européens. Pourtant, au début des années 2010, on en recensait un certain nombre : Ford C-Max, Kia Rondo, Mazda5, Toyota Prius v… C'est sans compter le Chevrolet Orlando qui, malgré un nom évoquant la Floride, a été réservé au marché canadien. Basé sur la plateforme de la Chevrolet Cruze, il adoptait le 4 cylindres de 2,4 litres de l’Equinox et proposait même l’option d’une troisième rangée de sièges ! En outre, une boîte manuelle figurait au catalogue, ce que très peu d’acheteurs ont choisi. En fait, très peu d’acheteurs ont choisi l’Orlando, tout simplement.

Fiat 500L (2014-2020)

Vous n’avez pas à cligner des yeux, la Fiat 500L n’est rien d’autre qu’une Fiat 500 allongée et avec de drôles de proportions. Lancée peu après le retour de Fiat en Amérique du Nord, la 500L entendait profiter de la flamme qui entourait alors la charmante 500. Manifestement, la flamme s’est éteinte très rapidement, de sorte que cette Fiat 500 mal dégrossie n’a pas fait long… feu. Bien qu’elle ait survécu jusqu’à l’année-modèle 2020, sa disponibilité était très théorique, et entre 2017 et 2019, seulement 67 unités ont été écoulées au Canada tout entier… Il est intéressant de constater que ce multisegment était assemblé en Serbie. À la même époque, MINI tentait de diversifier sa gamme, en proposant des modèles ludiques et nichés comme le Clubvan, la Coupé et le Paceman, un VUS à deux portes dérivant du Countryman.

Honda Insight (2010 et 2012)

L’histoire de la Honda Insight est beaucoup plus longue qu’on peut le penser. En 1999, elle fut la première voiture hybride à débarquer au Canada, devançant la Toyota Prius de quelques mois. C’était un biplace aussi curieux qu’avancé techniquement. Or, la deuxième génération aura vécu dans l’ombre de la sacro-sainte Prius et de la Civic hybride, qui lui était trop semblable. Tellement que l’Insight a sauté le millésime 2011 pour écouler des unités 2010 invendues, et que des modèles 2012 traînaient chez les concessionnaires jusqu’à la fin de 2013… La troisième génération (2019-2021), au demeurant fort compétente, a subi le même sort.

Kia K900 (2015-2018)

Si vous reconnaissez la Kia K900, il y a deux explications possibles : vous la confondez avec une Kia Optima, ou vous suivez de près l’industrie automobile. Avec 96 unités vendues en quatre ans au pays, elle compte parmi les voitures les plus rares de l’histoire récente ! Or, la Kia K900 ne méritait pas de battre des records de mévente. Cette véritable limousine coréenne proposait une quantité d’équipements impressionnante pour le prix (entre 50 000 et 70 000 $), ainsi qu’un moteur V8 optionnel de 420 chevaux. Le logo « Kia » qui trônait sur son capot n’a pas aidé sa cause… Au fond, elle a répété le scénario de la Hyundai Equus (2011-2016), sa jumelle technique qui n'est pas parvenue à faire vaciller les grandes berlines allemandes.

Lexus HS (2010-2012)

La Lexus HS ressemble vaguement à la Toyota Prius et un œil non averti pourrait confondre les deux. C’est normal, car ce modèle n’a pas rayonné sur notre marché, malgré l’expertise de Toyota et de Lexus dans le domaine de l’hybride. Cette compacte de luxe reprenait le groupe motopropulseur de la Toyota Camry hybride et la plateforme de l’Avensis européenne. Le meilleur de tous les mondes ? Pas selon les acheteurs, qui ne se sont pas manifestés en grande quantité. La Lexus HS soignait les qualités de la Prius, mais pas assez pour justifier une fourchette de prix dans les 40 000 $. Sur le marché d’occasion, c’est néanmoins une autre histoire. Encore faut-il en trouver une !

Mitsubishi i-MiEV (2012-2017)

Rendons à César ce qui lui appartient : la Mitsubishi i-MiEV, introduite sur notre marché à l’été 2011, est l’une des pionnières de la voiture électrique moderne. Curieusement, il s’agit d’une propulsion, ce qui n’en fait pas une voiture sport pour autant. Les accélérations s’apparentent plus à un kart de golf qu’à une voiture, avec une puissance de 66 chevaux et un 0 à 100 km/h en 15 secondes environ. Quant à l’autonomie, elle se limite à 100 km selon Ressources Naturelles Canada. N’y allons pas par quatre chemins, la fiche technique chétive de l’i-MiEV n’a jamais impressionné personne. Néanmoins, elle permet de mettre en exergue l’évolution très rapide de la voiture électrique.

Suzuki Kizashi (2011-2013)

La Kizashi fut la dernière Suzuki lancée au Canada et aux États-Unis. Même si elle a sombré dans l’oubli très rapidement, elle couronne bien (aux yeux des amateurs de la marque) l’histoire du constructeur japonais, qui a plié bagages en 2013. Cependant, la Kizashi ne s’immisçait pas dans un segment de marché précis, avec un format se situant à mi-chemin entre les berlines compactes et intermédiaires. Or, son agrément de conduite et son design s’avéraient plus inspirants que la moyenne des berlines qui meublaient le paysage à son époque. Une boîte manuelle figurait en option au lancement, mais celle-ci ne pouvait s’associer au rouage intégral, livré de série dès 2012.

Volkswagen Arteon (2019-2021)

Le destin de la Volkswagen Arteon rappelle un peu celui de la Phaeton dans les années 2000. Ces deux berlines représentaient un effort de la marque de prendre pied dans le domaine de la voiture de luxe, voire de prestige. Les deux tentatives n’ont pas eu les résultats espérés, la Phaeton étant un échec titanesque (dont nous traitons ici). L’Arteon avait, quant à elle, de bonnes cartes dans sa manche : esthétique réussie, hayon pratique, liste d’équipements garnie, facture concurrentielle et exclusivité garantie par sa rareté. Mais son déficit d’image et de notoriété l’a gardé d’arracher des ventes à Audi, BMW et Mercedes-Benz. Au Canada, l’Arteon n’a pas été reconduite après 2021, mais elle survit encore aux États-Unis avec une mécanique révisée en 2023 (300 chevaux contre 268 auparavant).