10 berlines sportives et rares dont on s'ennuie

Publié le 3 novembre 2023 dans Top 10 par Nicolas Tardif

Pour bien des amateurs de conduite, rien ne vaut l’équilibre et la souplesse d’une bonne berline sportive au quotidien. Cette espèce transcende le luxe, le design, l’innovation, le dynamisme, l’image qu’une marque veut renvoyer ou tous ces éléments à la fois. Or, elle souffre depuis quelque temps dans un marché automobile saturé de VUS et multisegments de tous genres.

En 2024, le créneau des berlines sportives compte encore quelques fières représentantes, mais elles sont plus rares. En guise d’hommage à cette race, voici donc dix modèles qu’on aimerait voir renaître.

Acura TL Type S (2002-2003, puis 2007-2008)

En ressuscitant l’appellation Type S dans les TLX, MDX et Integra, Acura semble en voie de retrouver son lustre d’antan, lorsque la gamme rassemblait les NSX, RSX et TSX. Sans oublier la TL Type S, réputée l’une des voitures asiatiques les plus équilibrées de son temps. Parée de freins Brembo, de quatre tuyères d’échappement et d’un ensemble de diffuseurs et de jupes, la dernière TL Type S comptait sur l’impétueux V6 J35 de 286 chevaux pour animer son train avant. Les modèles à boîte manuelle ajoutaient même un différentiel à glissement limité.

Cadillac STS-V (2006-2009)

Au sortir d’une crise identitaire aiguë, Cadillac nourrissait de grandes ambitions pour sa renaissance des années 2000. La STS-V est le corollaire des efforts pour concilier la qualité d’exécution européenne avec la démesure du luxe américain. Suspendue par des ressorts magnétorhéologiques et propulsée par un V8 Northstar surcompressé de 469 chevaux, la STS-V bouclait le quart de mille en 13 secondes à peine. Dans l’habitacle, le cuir et le suède portaient la griffe Dräxlmaier, qui a œuvré sur les opulentes Maybach 57 et 62.

Jaguar XFR (2010-2015) et XFR-S (2012-2015)

À l’aube de sa transition vers l’électrique, Jaguar semble avoir oublié la XF. Les acheteurs aussi... Car hormis les exotiques, il s’agit de la troisième voiture la moins vendue au Canada avec seulement 21 unités écoulées en 2022. Ce félin fatigué a pourtant déjà proposé un mélange éloquent de discrétion et de poigne, avec un V8 surcompressé de 5 litres. Déballant 503 chevaux dans la XFR et 542 dans la XFR-S, il autorisait une vitesse de pointe frôlant les 300 km/h.

Lexus GS F (2016-2020)

Ultime berline intermédiaire asiatique de performance, la Lexus GS F brille par sa manière d’apprêter un muscle car à la sauce japonaise. Si la douceur de roulement et l’assemblage sont soignés, la pièce de résistance demeure le V8 atmosphérique de 5 litres et 469 chevaux. Signé Yamaha, ce moteur émet un sonorité bien distincte du grondement sourd d’une grosse cylindrée américaine ou de la rondeur d’une mécanique allemande. Heureusement, il reste les IS 500, RC F et LC 500 pour profiter des vocalises de ce bloc.

Mazdaspeed6 (2006-2007)

Dans l’éventail de sportives que Mazda proposait dans les années 2000, la Speed6 se situait dans l’ombre de l’iconique MX-5, de l’abordable Speed3 et de l’iconoclaste RX-8. Mais si l’anonymat a défini la carrière de la Mazdaspeed6, il en allait autrement de sa conduite, mariant les qualités sportives d’une compacte au format pratique d’une berline. Son rouage intégral constituait aussi un bel atout pour canaliser les 263 chevaux de son moteur turbocompressé, baptisé MZR. Le jeu des comparaisons avec la Subaru Legacy GT Spec B devient alors intéressant.

Mercedes-Benz CLS 63 AMG (2006-2010)

Alors qu’elle faisait sa tournée d’adieu en 2023, on se souviendra de la Mercedes-Benz CLS pour avoir introduit le concept du coupé à quatre portes, en 2005. On se souviendra aussi de la première CLS 63 AMG et de sa mécanique de feu, qui consiste dans le V8 M156 de 6,2 litres et 507 chevaux, jumelé à la première boîte automatique à sept rapports. Et même si l’AMG GT Coupé 4 Portes reconduit des huit cylindres, elle ne ranime pas les lignes pures et classiques ni le tempérament bestial et cru de la CLS AMG des années 2000.

Mitsubishi Lancer Ralliart et Evolution (2008-2015)

Les amateurs posent un regard nostalgique sur les Lancer Ralliart et Evolution (EVO pour les intimes), deux versions peu ou très peu adoucies des bolides immortalisés dans l’histoire du rallye. Surtout que Mitsubishi s’est gardée d'offrir l'EVO au Canada jusqu’à la dixième et ultime génération du modèle, alors que les Américains ont pu se procurer les deux itérations précédentes (2003 à 2006). Et lorsqu’on pense à ces Lancer, on regrette aussi la Subaru WRX STI, qui ne reviendra pas sans moteur électrique ni batterie.

Nissan Maxima dans sa version SE 4 places (2004-2008)

Jadis la pièce-maîtresse de Nissan, la Maxima se cherchait, en 2004, une niche dans un marché saturé. Sans prétendre terroriser les voitures européennes, elle a adopté une tendance sportive, un rôle pourtant dévolu à Infiniti. Ainsi, la Maxima SE pouvait livrer quatre sièges baquets drapés de cuir orangé, une boîte manuelle à six rapports, une suspension sport ainsi qu’un minuscule toit vitré SkyView rappelant l’ouverture d’une tirelire! Cette Maxima se distinguait, une qualité rare de nos jours qui la rend d’autant plus attrayante. Mais avec le déclin des grosses berlines et la popularité croissante de l’Altima et d'Infiniti, c’était peine perdue.

Pontiac G8 (2008-2009)

À peine arrivée à la rescousse de Pontiac, la G8 (basée sur la Holden Commodore australienne) était déjà condamnée. La crise des hauts prêts de 2008 venait d’éclater, et la mort de Pontiac a asséné le coup final. Or, cette étoile filante a brillé avec son rouage à propulsion, son style ravageur et son choix de V6 ou de V8 modernes. Et n'oublions pas la G8 GXP de 415 chevaux, une pièce de collection pouvant s’arrimer à une boîte manuelle. Chose certaine, elle faisait mieux que la Grand Prix GXP, un paquebot trouvé dans les catacombes de GM dont le train avant était débordé par un V8 de 303 chevaux!

Volvo S60 R (2004-2007)

La présence de la Volvo V70 R dans notre palmarès de familiales sportives et rares était inéluctable, et la S60 R n’a pas volé sa place dans cette chronique. Le 5 cylindres turbocompressé qu’elles partagent chante dans une tonalité unique. Les prestations demeurent actuelles, tout comme le design, surtout lorsque l’habitacle est drapé du cuir de couleur Atacama. Le départ de la S60 R, en 2007, a coïncidé avec l’arrivée du V8 Yamaha sous le capot de la S80. Plus feutrée et somptueuse, elle était toutefois moins sportive.