Ces 10 modèles auront déjà 15 ans en 2024

Publié le 26 décembre 2023 dans Top 10 par Nicolas Tardif

L’année 2009 n’aura pas été très faste pour l’industrie automobile. Face à des ventes en baisse et la chute brutale des géants américains, les constructeurs ont été contraints de rationaliser leurs gammes. Ce millésime aura ainsi été le dernier pour beaucoup de voitures sport, de VUS, de berlines abordables, voire des marques entières.

À travers cette hécatombe, près d’une trentaine de nouveautés ont surgi sur le marché. Après notre palmarès des véhicules disparus il y a quinze ans, soit en 2009, voici donc une dizaine de modèles qui étaient nouveaux lors de cette année tumultueuse…

BMW X6 (2009 -)

Au tournant des années 2010, BMW versait de plus en plus dans l’exubérance, et le X6 en est la figure de proue. Décrit comme un SAC (Sports Activity Coupe), il est essentiellement un VUS X5 dont la ligne de toit fuyante émule celle d’un coupé. Si l’on en juge par la quantité de « VUS coupés » disponibles aujourd’hui, l’originalité de BMW a payé. Les X6 M et ActiveHybrid ont donc emboîté le pas en 2010, tout comme la Série 5 Gran Turismo, qui s’est avérée un échec cuisant. Remarquez, elle n’a pas fait pire que l’horripilant Acura ZDX

Chevrolet Corvette ZR1 (2009-2013, retour en 2019)

Si les années 2000 ont constitué un creux pour Chevrolet, la Corvette ZR1 donnait une lueur d’espoir. Avec un V8 suralimenté de 638 chevaux et une tenue de route renversante, elle naviguait sans trop de gêne dans l’arène des exotiques, pour un prix imbattable. En outre, la livraison de la puissance et la maîtrise des suspensions illustraient les progrès énormes de la Corvette, qui a touché son apogée avec la C8 à moteur central. En 2009, Cadillac ranimait aussi la CTS-V avec un V8 de 556 chevaux. La version familiale, qui a suivi en 2010, est une véritable licorne.

Dodge Challenger (2009-2023, SRT8 en édition limitée pour 2008)

Au moment où vous lirez ces lignes, une page d’histoire se sera tournée. Le 22 décembre 2023, la dernière Dodge Challenger quittait l’usine d’assemblage de Brampton, en Ontario. Le coupé, reposant sur la plateforme LX, a tablé avec brio sur la nostalgie tout au long de sa carrière. Il a démarré la renaissance de Chrysler, après son divorce difficile de Mercedes-Benz, pallié le triste départ de la Magnum, et ramé à contre-courant dans une industrie empreinte de raison et de rectitude. En 2009, Dodge lançait aussi le Journey. Une bonne idée, mal exécutée qui a agonisé jusqu’en 2020. La renaissance de Chrysler n’avait pas que du bon…

Ford Flex (2009-2019)

Le Flex constitue sans doute l’un des secrets les mieux gardés dans l’histoire récente de Ford. Ce mélange improbable d’une fourgonnette et d’un VUS fonctionnait plutôt bien. Lorsqu’on passe outre sa silhouette angulaire qui n’est pas sans rappeler un corbillard, on découvre un véhicule très pratique, bien équipé et animé par une motorisation efficace, surtout le V6 EcoBoost. Gavé par deux turbocompresseurs, il développe 365 chevaux et livre des performances insoupçonnées! On peut en dire autant de son cousin luxueux mais inélégant, le Lincoln MKT.

Hyundai Genesis (2009-2016, marque Genesis en 2017)

Si l’on fait fi des XG350 et Azera, en demi-teinte, la Genesis constitue la première étape sérieuse de la montée en gamme de Hyundai. Et pour son examen d’entrée, le constructeur avait développé son premier V8 (4,6 litres et 375 chevaux) pour sa première voiture à propulsion en Amérique du Nord. Primée Voiture de l’année 2009 pour son audace et son raffinement à bon prix, la Genesis a permis à Hyundai d’accomplir des pas de géant, qui ont cascadé sur ses modèles populaires. Aujourd’hui, le nom Genesis désigne une marque de luxe entière qui ébranle les divisions germaniques et asiatiques. On ne rit plus…

Kia Borrego (2009-2011)

Qui se souvient du Kia Borrego? Aux États-Unis, cet authentique 4x4 a été abandonné après seulement quelques mois. Au Canada, il a poursuivi sa carrière discrète jusqu’en 2011. Reposant sur un châssis en échelle, muni de gros V6 et V8 et vendu par une marque reconnue à l’époque pour ses produits bon marché, le Borrego a été plombé par le choc pétrolier et la récession de 2009. Si Hyundai avait peine à écouler une très bonne berline de luxe (la Genesis), c’était encore pire pour Kia. Heureusement, le Telluride lancé en 2020 a raflé plusieurs honneurs et prix et remporte un bon succès.

Nissan GT-R (2009 à aujourd’hui, interruption en 2022)

Si l’Audi R8 était la star incontestée et inattendue de l’année 2008, cet honneur revenait à la Nissan GT-R en 2009. L’icône japonaise, surnommée « Godzilla », a suscité une commotion en signant un record sur le circuit Nürbürgring. Ce faisant, elle a battu les voitures allemandes sur leur propre terrain, pour un prix inégalé de 81 900 $. Sans être brutale comme une Dodge Viper, acérée comme une Porsche 911 ou expressive comme une Italienne, la GT-R a ranimé l’esprit des sportives japonaises, peu nombreuses dans les années 2000. Il faut toutefois admettre qu’en dépit de ses évolutions, la GT-R est aujourd’hui mûre pour une succession.

Pontiac G8 (2009)

Avec une carrière d’environ 18 mois aux États-Unis et une douzaine au Canada, la Pontiac G8 n’aura été que de passage. Pourtant, elle figure parmi les voitures que GM gagnait à rescaper, ce qu’elle a fait en proposant la Chevrolet SS… aux États-Unis uniquement. Dérivée de la Holden Commodore vendue en Australie, la G8 étalait des V6 et des V8 modernes, un châssis rigide, une conduite inspirante et une ligne très réussie. Des caractéristiques complètement absentes de la vétuste Grand Prix… Et que dire de la G8 GXP de 415 chevaux, une Corvette à quatre portes offrant une boîte manuelle?

Suzuki Equator (2009-2010)

Il y a quinze ans, Suzuki s’accrochait à la vie et lançait ses derniers jets au Canada. Avant la berline Kizashi en 2011, la marque a lancé l’Equator, un Nissan Frontier rebaptisé. Or, Suzuki n’avait pas la notoriété, l’expertise ni le réseau pour vendre et entretenir ce clone. Par ailleurs, la marque a limité l’offre à une seule version (rouage 4x4, V6 de 4 litres, cabine double, caisse longue), coûtant près de 34 000 $. Résultat : moins de 6 000 unités ont trouvé preneur… en Amérique du Nord! L’Equator a survécu jusqu’en 2010 au Canada et en 2012 au sud de notre frontière.

Volkswagen Routan (2009-2014)

L’infâme Routan… Volkswagen la décrivait comme une fourgonnette d’ingénierie allemande. Mais ce clone de la Dodge Grand Caravan n’offrait rien de plus, hormis des différences esthétiques, des plastiques plus valorisants et une suspension affermie. Elle perdait aussi les astucieux sièges Stow n’ Go et Swivel n’ Go, et coûtait plus cher. Par chance, il n’y avait pas que du mauvais chez Volkswagen en 2009. La marque lançait la jolie Passat CC (succédée par la brillante Arteon en tournée d’adieu aux États-Unis), et le Tiguan, à l’époque une sorte de Golf GTI surélevée. Le processus d’américanisation de Volkswagen s’entamait tranquillement…